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Six employés de la Croix-Rouge tués en Afghanistan

"Dévasté par ces informations venues d'Afghanistan", a réagi sur Twitter le président du CICR Peter Maurer. KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD sda-ats

(Keystone-ATS) Six employés de la Croix-Rouge qui distribuaient de l’aide dans le nord enneigé de l’Afghanistan ont été tués, a annoncé mercredi l’organisation internationale. Les autorités afghanes accusent le groupe Etat islamique.

Deux autres employés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui les accompagnaient dans la province instable de Jowzjan sont portés disparus, selon l’organisation internationale. La nationalité des victimes n’a pas été précisée.

Le convoi du CICR, formé de trois chauffeurs et cinq membres de l’organisation, a été attaqué alors qu’il convoyait de l’aide vers une zone qui a connu au cours des derniers jours de fortes chutes de neige.

“C’est un acte méprisable”, a déclaré Monica Zanarelli, cheffe de la délégation du CICR en Afghanistan. “Rien ne peut justifier l’assassinat de nos collègues et de nos amis chers”, a-t-elle ajouté. “À ce stade, il est trop tôt pour dire quel impact cet événement dramatique aura sur nos opérations en Afghanistan”, a-t-elle précisé.

“Choqués et désespérés”

“Nous sommes choqués et désespérés”, a indiqué un porte-parole du CICR. “Dévasté par ces informations venues d’Afghanistan”, a réagi, de son côté sur twitter le président du CICR Peter Maurer. Il a présenté ses “profondes condoléances aux familles des morts – et de ceux qui sont toujours disparus”.

La présidente de la Confédération Doris Leuthard a condamné avec la plus grande vigueur l’assassinat des six collaborateurs du CICR. Dans un tweet, elle adresse ses condoléances à leurs proches et amis.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a également condamné l’attaque dans un communiqué. Il appelle à la libération immédiate des deux autres employés “qui auraient été enlevés.”

“Je suis triste pour les personnes touchées et leurs familles. Je leur transmets toute mon amitié”, a indiqué Didier Burkhalter, chef du DFAE, dans un message au président du CICR.

La ville de Genève, où le CICR a son siège, a aussi condamné “avec la plus grande fermeté ces actes odieux”.

Région dangereuse

Le chef de la police de Jowzjan a affirmé que des membres du groupe djihadiste Etat islamique, implanté essentiellement en Irak et en Syrie, avaient tué les membres du CICR. “Les combattants de Daech sont actifs dans cette région”, a-t-il assuré, utilisant l’acronyme arabe du groupe.

“Nous les avons à plusieurs reprises avertis de ne pas se rendre dans des régions aussi dangereuses sous le contrôle de Daech”. Il a indiqué que les corps des six employés du CICR avaient été transportés à l’hôpital.

Plusieurs corps portaient des traces de balles. Certaines des victimes avaient été abattues à bout portant de plusieurs balles à la tête et à la poitrine, a indiqué le directeur de l’hôpital.

Toujours plus touchés

Ces meurtres interviennent quelques semaines après la libération d’un employé espagnol du CICR. Il avait été enlevé le 19 décembre, pendant qu’il se déplaçait avec une équipe de l’organisation entre Mazar-e-Sharif et la province voisine de Kunduz, fief taliban.

Il avait été relâché mi-janvier. Mais ni le CICR ni les responsables locaux n’ont précisé comment il avait été libéré, ni qui est soupçonné d’être responsable de l’enlèvement.

Les travailleurs humanitaires sont de plus en plus touchés par le conflit qui s’intensifie en Afghanistan. En avril 2015, les corps criblés de balles de cinq employés afghans de l’ONG “Save the children” avaient été retrouvés après leur enlèvement dans la province d’Uruzgan, dans le sud du pays.

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