Smax, pote de Titeuf

«Tchô!», dit Titeuf. Et ses potes accourent, parmi lesquels Smax, dont le premier album vient de paraître chez Glénat. Son papa s´appelle Christophe Bertschy, et il est Lausannois.

En cet automne 2000, la BD helvétique se porte bien: l’aîné Derib nous livre un nouvel épisode de Yakari suivi de près par son one-shot éducatif «No Limits», Marini, l’Italien de Bâle, publie avec Desberg le 1er tome de la série «Le Scorpion», et alors que les fans de Titeuf ont pu découvrir cet été déjà le 8ème épisode de ses aventures, c’est un autre membre du «Tchô gang» qui débarque dans les librairies.

Car Zep, on le rappelle, non content de faire régulièrement exploser les ventes de ses albums, est le fondateur et le rédacteur en chef d’un petit magazine intitulé sobrement «Tchô». Et dans celui-ci se côtoient des créatures qui, sans être fabriquées dans le même moule, partagent néanmoins certains points communs avec Titeuf, le terrible gamin à la houpe surdimensionnée.

Ainsi en va-t-il de Smax. Smax est un ado à taches de rousseur, qui aime la TV, le cinéma, les jeux vidéos et les filles, normal, et qui, pour subvenir à ses distractions et en attendant mieux, travaille comme livreur de pizzas. Smax est un peu le cousin de Titeuf, en moins profond, et de Gaston: aussi maladroit et glandeur que son illustre aîné, il est toutefois moins rêveur que lui, et donc moins poétique.

Réussir à construire une bonne histoire sur une page est un pari difficile. Si Christophe Bertschy a encore du travail devant lui pour atteindre la maîtrise scénaristique d’un Zep ou d’un Franquin, sa démarche graphique est originale: tout est réalisé à l’ordinateur, d’où un dessin assez innovant, à la fois naïf et «moderne».

Christophe Bertschy a d’ailleurs une formation de graphiste. Il travaille également comme illustrateur pour le magazine «L’Hebdo» et le quotidien «Le Matin».

Bernard Léchot