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Une journée ouverte sur les mondes du numérique

Alain Berset avec un casque de réalité virtuelle
Alain Berset, président de la Confédération, au volant d’une Formule-E virtuelle à la gare de Zurich. © KEYSTONE / PETER KLAUNZER

«Digitalday» ou Journée du numérique, c’est comme vous voulez. Pour sa deuxième édition, la manifestation a vu le futur descendre dans la rue, avec ses merveilles et ses risques, dans un pays qui cultive toujours une certaine méfiance à son égard.

«La Suisse n’est pas une terre de révolutions, mais d’évolutions». Avec ce raccourci, Sébastien Kulling, directeur romand de digitalswitzerlandLien externe, entend souligner l’utilité d’une manifestation comme cette JournéeLien externe, pour l’heure unique au monde. Animée par plus de 70 partenaires (dont Google, les CFF, Swisscom ou la SSR), elle a offert des rencontres sur une trentaines de sites dans tout le pays, pour tester, découvrir, questionner ou réfléchir sur des innovations qui vont de la réalité virtuelle à l’intelligence artificielle, en passant par le télétravail ou l’indispensable sécurité informatique.

Retards et méfiances

Fondée en 2015, digitalswitzerland regroupe plus de 125 entreprises et organisations de la recherche et des pouvoirs publics, avec l’objectif avoué de «faire de la Suisse le premier pôle mondial de l’innovation numérique».

Car ce pays souvent décrit comme à l’avant-garde de l’innovation en général ne l’est pas vraiment si l’on parle d’innovation numérique. «Nos retards sont évidents dans certains domaines, précise Sébastien Kulling. Dans la numérisation, tout va très vite et en Suisse, on n’est pas aussi rapides qu’on peut l’être par exemple aux Etats-Unis, à Singapour ou en Israël».

Pour illustrer son propos, il cite le dernier indice de compétitivitéLien externe du Forum économique mondial de Davos (WEF). Non seulement la Suisse y a perdu son titre de championne du monde de la compétitivité (après 8 ans en tête du classement, elle n’est plus que 4e), mais elle occupe un modeste 24e rang sur la question de l’attitude face au risque entrepreneurial et un 19e pour la capacité de ses entreprises à adopter des idées «disruptives» («en rupture»).

Ces performances modestes au regard des ambitions de la Suisse s’expliquent notamment par la complexité de son organisation politique. Avec 26 cantons, un Etat fédéral et des autorités qui légifèrent sous la surveillance du peuple (système de démocratie directe), il faut beaucoup de temps pour faire des lois, dans un domaine où, une fois encore, tout va très vite.

«Il y a aussi la prudence des Suisses, relève Sébastien Kulling. Ce printemps, le Conseil des Etats [Chambre haute du parlement] a refusé d’assouplir les normes de protection contre les rayonnements non ionisants, ce qui barre la route au développement de la 5G».

Bien connectés malgré tout

Pour autant, le Suisse n’est pas un désert numérique, loin s’en faut. Qu’il s’agisse de connexion à internet ou d’utilisation du web, les Helvètes sont tout à fait à la hauteur de leurs voisins. 93% des ménages ont une connexion, ce qui place le pays 5 points au-dessus de la moyenne européenne. Et ils l’utilisent, puisque 91% des Suisses de 16-74 ans surfent sur le web au moins une fois par semaine (dont 73% également sur un appareil mobile), ce qui n’est que 7 points au-dessous des Islandais, champions d’Europe en la matière avec 98%.

Pour ce qui est des compétences numériques du citoyen lambda, les Suisses occupent un honnête milieu de classement européen. Ils sont certes assez loin derrière les bons élèves – essentiellement nordiques – mais au-dessus de la moyenne de l’UE et des scores de leurs voisins directs, comme le montre le graphique ci-dessous.


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