
Disparus du Kosovo : le CICR poursuit ses recherches
Au Kosovo, le Comité international de la Croix-Rouge tente de retrouver la trace des personnes disparues. L'organisation humanitaire se refuse à toute spéculation sur leur nombre. Seule certitude : le CICR a retrouvé 1925 prisonniers kosovars en Serbie.
Au Kosovo, le Comité international de la Croix-Rouge tente de retrouver la trace des personnes disparues. L’organisation humanitaire se refuse à toute spéculation sur leur nombre. Mais elle travaille sur chaque cas. Seule certitude : le CICR a retrouvé 1925 prisonniers kosovars en Serbie.
S’il est une situation dont on parle peu, après la fin de la guerre au Kosovo, c’est celle des prisonniers. Pourtant chaque semaine, à Pristina et ailleurs, des gens manifestent (photo) pour qu’on leur dise ce qu’il est advenu de parents dont ils sont sans nouvelles.
Les délégués du CICR, à leur arrivée au Kosovo, n’avaient trouvé que des prisons vides. Aujourd’hui, leurs recherches s’orientent dans trois directions. D’abord vers les Kosovars détenus en Serbie : près de deux mille ont été recensés dans douze lieux de détention et les autorités serbes ont autorisé le CICR à leur rendre visite. Ce qui a été fait en juillet et en août. Par contre, l’organisation humanitaire n’a aucun moyen de confirmer, ni d’infirmer les chiffres de cinq ou six mille détenus entendus ici ou là. Au Kosovo ensuite, les forces internationales annoncent quelque 200 détenus qui peuvent être visités sans problème. Il s’agit généralement de personnes soupçonnées de pillages ou autres délits de droit commun. Enfin le CICR enquête sur le sort de plusieurs dizaines de membres de la minorité serbe du Kosovo dont les proches affirment qu’ils ont été arrêtés ou qu’ils ont disparu. Là, le mystère est total : les délégués de l’organisation, malgré de nombreuses démarches, n’ont pu obtenir aucune information utile.
Au siège du CICR, à Genève, on attire particulièrement l’attention sur le vide juridique qui caractérise toute cette question des prisonniers de la guerre du Kosovo. On rappelle aussi qu’en Bosnie 17.000 personnes sont toujours portées disparues et que derrière chaque chiffre se cache un drame personnel et familial : comment attendre de quelqu’un qu’il retrouve goût à l’existence tant qu’il ignore si son enfant ou son mari est mort ou vivant ?
Bernard Weissbrodt

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