La communauté internationale blanchit la place financière suisse

Après le Forum pour la stabilité financière, c'est au tour du Groupement d'action financière sur le blanchiment des capitaux (GAFI) et de l'OCDE de classer la Suisse parmi les places financières respectables.
Depuis quelques mois, les principales puissances de la planète ont décidé de mettre des bâtons dans les roues des places off shore, ces trous noirs de l’économie, qui aspirent des milliers de milliards de francs. Non seulement les paradis fiscaux pénalisent les autres économies, mais ils sont difficilement admissibles. Car comment persuader les petits contribuables de payer leurs impôts alors que les plus gros échappent si facilement au fisc?
Tout récemment, le Forum pour la stabilité financière du G7 a classé les paradis fiscaux en trois catégories: les bons, les méchants et les très méchants. La Suisse appartient aux bons élèves de la classe, alors que son petit voisin, le Liechtenstein, coiffe un bonnet d’âne.
Le quotidien Le Temps, dans son édition de lundi, annonce que ni le GAFI, ni l’OCDE, qui publient leurs listes respectivement cette semaine et la semaine prochaine, ne devraient montrer du doigt la Confédération. En clair, ils considèrent que la place financière helvétique est dotée d’instruments suffisamment performants pour s’autosurveiller. Et que la justice et la police suisses collaborent avec leurs voisins dans la lutte contre le blanchiment d’argent.
Contrairement à la Grande-Bretagne, la Suisse répond aux commissions rogatoires internationales. Et contrairement à l’Autriche, elle n’accepte pas l’ouverture de comptes anonymes. Malgré tout, il ne s’agit pour Berne que d’une demi-victoire.
Même classée en tête de liste, la Suisse mérite-t-elle en effet d’être comparée à Monaco, aux Bahamas ou aux îles Caymans? Ces micro-Etats, sans ressources naturelles, ne vivent souvent que de l’évasion fiscale, sinon du blanchiment des capitaux. Or malgré son importance, le secteur bancaire ne représente que 11 pour cent du PIB de la Confédération.
Ian Hamel

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