
Le coeur du Musée olympique a battu au rythme de Sydney

De nombreux écrans ont retransmis, vendredi à Lausanne, la cérémonie d´ouverture des jeux Olympiques. Plusieurs centaines de touristes, d´employés du CIO et d´écoliers...avaient les yeux rivés sur l´autre bout de la planète. Reportage.
«Trois, deux, un.» Dans une salle bondée du Musée olympique, vendredi matin à Lausanne, des enfants heureux de manquer une matinée d’école reprennent en coeur le compte à rebours de l’ouverture des JO de Sydney. Un peu partout dans le bâtiment, les premières images venues d’Australie sont diffusées pour les quelque 500 personnes attendues. Il est dix heures en Suisse, dix-neuf heures de l’autre côté de la planète.
«Vous ne serez peut-être pas au calme pour suivre le spectacle», avertit un instituteur, alors que l’écran géant crache un déchaînement de superlatifs. Au vestiaire du musée, les casiers débordent de sacs à dos. Beaucoup de classes se sont déplacées, et on se croirait presque dans une course d’école. «Sur place, ce doit être vraiment bien», s’exclame un spectateur.
Les couloirs sont encore déserts. A la caisse, les employés ont les yeux fixés sur une petite télévision qui diffuse l’Hymne à la joie. Un touriste espagnol profite de l’occasion pour visiter une exposition sur le Tour de France: «C’est pratique, je suis tout seul. Je viens de Barcelone, où j’avais d’ailleurs assisté en direct à l’ouverture des JO. Forcément, sur place, c’est mieux».
Mais les spectateurs ne veulent pas penser à la défaite de Sion. «Lorsqu’on découvre un spectacle aussi extraordinaire, on se demande ce que nous aurions pu faire, commente l’un d’eux. J’ai l’impression que de telles manifestations ne peuvent pas être organisées par des pays aussi petits que le nôtre.» Egalement oublié, le problème du dopage qui, selon certains, «va forcément ressortir». Tous sont venus pour découvrir l’Australie ou pour voir défiler sous le même drapeau les athlètes des deux Corées. Une première!
Un nettoyeur enlève déjà les premières marques de pas sur le sol gris de l’entrée. D’autres employés s’affairent au lavage d’une moquette: une tasse de café renversée répand une odeur toute matinale. Dans la salle principale, en revanche, place au chocolat! Les enfants ne sont plus très calmes, et un professeur essaie de les tenir en place.
Certains élèves quittent d’ailleurs leurs places peu après 11 heures et des planches à roulettes réapparaissent entre les sacs du vestiaire. Les corridors du musée commencent à se remplir, certains font une pause à la cafétéria. Mais personne ne mange encore le carpaccio de crocodile, les mignons de kangourou au Cabernet Sauvignon et autres pavés d’autruche poêlés, tous annoncés au menu.
Midi approche. Sur les écrans, on peut suivre le défilé des athlètes. Certains instituteurs commencent à s’inquiéter: leurs élèves vont-ils rester calmes encore longtemps? «Dans le passage des pays, ils n’en sont qu’à la lettre A, commente l’un d’eux. Il faut les libérer. De toute façon, mieux vaut ne pas voir l’accoutrement des Suisses!»
A l’extérieur, une jeune femme s’essaie au trampoline, installé exceptionnellement devant le bâtiment. Plusieurs enfants rentrent à la maison, leurs sacs à dos sur les épaules. Le soleil est au zénith. La flamme olympique, elle, n’éclairera la nuit de Sydney que dans deux heures.
Caroline Zuercher

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