Le Valaisan Schweickhardt (4e), meilleur Suisse de Morat-Fribourg

Dernier effort pour Stéphane Schweickhardt, talonné par les Africains. Keystone

Une fois encore les Africains ont dominé la classique automnale fribourgeoise. Au bout du compte, le Valaisan fut le seul à leur tenir tête. Il faut également relever la 7e place du Jurassien Orlandi. Quant à la Bernoise Elisabeth Krieg, elle monte pour la deuxième fois de suite sur la troisième marche du podium.

Les Africains ont poursuivi leur domination sur la course commémorative Morat-Fribourg, 68e du nom. Sous la pluie, mais par une température clémente (18 degrés), le Tanzanien Hussen Abdelah s’est imposé devant l’Ethiopien du Stade Genève, Eticha Tesfaye et le Tanzanien Mike Tanui, frère de Geoffrey, vainqueur en 1995.

Le trio des Africains, précède le Valaisan du CABV Martigny, Stéphane Schweickhardt de 22 ». Quant au Jurassien Yan Orlandi (2e Suisse) il a pris une très belle 7e place. Il concède toutefois plus de deux minutes (2’04 »). De fait, au sprint il a cédé deux dixièmes de secondes au Kenyan Sammy Kipruto, vainqueur l’automne passé.

Chez les dames, la Moldavienne Valentina Enaki (35 ans) a mis en échec l’Ethiopienne Emebet Aboma et la Suissesse Elisabeth Krieg. Et ce en l’absence de la Fribourgeoise par mariage, Chantal Dallenbach. Considérée comme une des favorites, la Réunionnaise d’origine, a déclaré forfait au dernier moment.

Une course tactique

La course des hommes s’est décantée assez rapidement. Après trois des 17,170 kilomètres six Africains et Schweickhardt se portaient en tête. Partie sur des bases rapides (9’06 au 3e kilomètre), on pouvait penser que le record de l’Ethiopien Simretu Alemayehu (52’06 » en 1997) serait malmené. Il n’en fut rien. Ce fut avant tout une course tactique.

Certes, dans la Saunaz, dernière montée et un des passages mythiques de la course, Schweikhardt a placé un démarrage. Voulait-il intimider ses jeunes concurrents? Explications: «Quant à mon âge on attaque la Saunaz, on est moins frais qu’on ne l’était il y a cinq ou six ans. Et puis sur la fin de course avec des athlètes de 20, 24 ans c’est plus difficile. J’ai simplement voulu durcir la course. Ensuite quatre Africains sont partis. J’ai pu en reprendre un…» Et finir au pied du podium. «Cette médaille en chocolat me convient », lance encore le Valaisan.

Pour sa part, le Jurassien Yan Orlandi est pleinement satisfait de son 7e rang: «Je pensais courir en 55, voire en 54 minutes. J’ai réalisé un temps de 55’41 »…». Un Orlandi qui a repris la compétition il y a deux mois après une blessure au talon d’Achille qui l’a tenu éloigné des courses durant de longs mois. Or, dans deux mois se court le Championnat d’Europe de cross. Le Jurassien espère obtenir une place dans l’équipe de Suisse «…s’il n’y a pas de blessure».

Pas de record chez les dames

Chez les dames le record de la Vaudoise Franziska Rochat-Moser (58’50 » en 1996), deux fois vainqueur de la classique fribourgeoise (1996 et 1997), n’a jamais tremblé sur ses bases. Le temps de la Moldave Enaki est resté supérieur de cinq minutes! Il convient toutefois de relever la 3e place, pour la deuxième année de suite, d’Elisabeth Krieg.

«Je pensais participer au marathon de New York. Suite aux événements j’ai réfléchi et décidé d’y renoncer. Je me suis inscrit il y a seulement 15 jours au départ de Morat-Fribourg», explique la Bernoise (40 ans). Ce titre honorifique de première Suissesse me fait plaisir. Il m’attriste également. Car à 40 ans je me dit qu’il n’y a pas de relève…».

Le rideau est tombé sur Morat-Fribourtg, version 2001. Inscrits 7342, ils sont 6346 à s’être élancés de Morat. Et 6326 ont franchi la ligne d’arrivée à Fribourg.

Pierre-Henri Bonvin