Les illusions perdues du juge Di Pietro

Dix ans après le début de Mani pulite, l'ex-procureur Antonio Di Pietro affirme que l'Italie est un pays humilié qui est gouverné par un «clown».
L’ex-magistrat vedette Antonio Di Pietro ne cache pas sa désillusion. Et son amertume.
«Une amertume personnelle, lance-t-il, pour avoir été mis au pilori, insulté, calomnié et offensé alors que je n’ai fait que mon travail. Et une amertume professionnelle aussi, parce que mon enquête n’a finalement pas permis au système politique italien de changer.»
«Je me sens humilié»
Devenu aujourd’hui sénateur à Rome dans les rangs du parti qu’il a fondé (l’Italie des valeurs), l’ex-magistrat se souvient. «Il y a dix ans, dit-il, l’Italie a su réagir. Pour la première fois, nous pouvions être fiers de notre pays.»
«Mais, ajoute-t-il aussitôt, aujourd’hui, qu’avons-nous à montrer au reste de l’Europe? La face de clown de Silvio Berlusconi? Lorsque je me rends à l’étranger, je me sens humilié.»
Solidaire avec Del Ponte
Mais le passé ne fait pas oublier le présent à l’ex-procureur. Qui lance un message d’encouragement à son ancienne collègue, la Tessinoise Carla Del Ponte, procureure du Tribunal pénal international (TPI).
«Ses accusations contre Slobodan Milosevic sont solides comme du roc et je suis convaincu qu’elle parviendra à les démontrer. Elle est assez froide et déterminée pour gagner un tel procès.»
Gemma d’Urso, Lugano

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