La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935

Un conflit sanglant

Marqué par sa férocité, le conflit presque oublié d'Aceh n'aura guère mobilisé la communauté internationale, à la différence de celui du Timor oriental.

Tout a commencé en 1976, avec l’apparition d’un petit mouvement de résistance, le GAM.

Situé à l’extrémité nord de l’île de Sumatra, cette riche province compte un peu plus de 4 millions d’habitants – sur les 212 millions de l’Indonésie – et tire l’essentiel de ses ressources des hydrocarbures.

Une tradition rebelle

Après un tout premier mouvement de révolte qui remonte aux années 1950, le Mouvement séparatiste Aceh libre (GAM) a vu le jour en 1976 sous l’impulsion d’Hasan di Tiro.

Ce responsable vit aujourd’hui en exil en Suède, avec un grand nombre de militants. Il se bat notamment pour l’indépendance et la création d’un Etat islamique.

Les exactions de l’armée

Sur place, les affrontements et les exactions avaient gagné en intensité entre 1989 à 1998, à l’époque où la province était considérée comme une Zone d’opérations militaires spéciales (DOM) par le général Suharto.

Les exactions et les violations des droits de l’Homme par l’armée s’étaient alors multipliées. Elles avaient nourri le sentiment indépendantiste dans la province.

Le ressentiment avait aussi été alimenté par la main-mise de Jakarta sur les ressources naturelles, l’absence de respect des traditions culturelles et l’arrivée dans la province de migrants venus de l’île de Java.

Pas d’écho à l’étranger

Les tentatives de règlement ont commencé en mai 1998 après la chute du dictateur Suharto,. Mais le conflit n’a guère eu d’écho à l’étranger, malgré l’ampleur des violations des droits de l’Homme commises par les forces de sécurité.

Une situation bloquée

Depuis deux ans, les deux camps négociaient pour parvenir à un cessez-le-feu et à une ébauche de règlement politique. Mais sans succès.

Pratiquement chaque jour, des accrochages armés étaient signalés, et des cadavres étaient retrouvés dans la jungle ou les rivières, sommairement exécutés et portant souvent des marques de tortures.

La semaine dernière encore, le corps torturé d’un militant des droits de l’homme a été retrouvé dans une rivière. Et, ce week-end, une jeune fille et un vieil homme ont été tués par balles.

Un mouvement radical

Certes, la politique de Jakarta était dénoncée. Mais le GAM apparaissait comme un mouvement radical, voire sectaire, pratiquant l’extorsion de fonds et l’intimidation.

Si l’accord signé ce lundi à Genève est réellement appliqué et si chaque partie s’y retrouve, ce serait une avancée considérable pour cette région en quête de paix depuis si longtemps.

swissinfo avec les agences

Les plus appréciés

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision