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Yeslam Binladin va plus loin

Dorénavant, Yeslam Binladin réclame réparation non seulement en Suisse, mais aussi à l’étranger. Keystone Archive

Après avoir fait bloquer en Suisse «La vérité interdite», le demi-frère d'Oussama Ben Laden, demande aux Etats-Unis et à la France de «rétablir la vérité».

La guerre est entrée dans une nouvelle phase entre Yeslam Binladin, financier d’origine saoudienne naturalisé suisse depuis l’année dernière, et les auteurs de «La vérité interdite», Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié. Dorénavant, le demi-frère d’Oussama Ben Laden réclame réparation non seulement en Suisse, mais aussi à l’étranger.

De quoi s’agit-il? Une semaine après les attentats, Jacques Chirac se rend aux Etats-Unis. Il remet à Georges Bush un rapport sur l’environnement économique d’Oussama Ben Laden. Cette étude, signée par le Français Jean-Charles Brisard, cite à de très nombreuses reprises Yeslam Binladin (c’est ainsi qu’il orthographie son nom), le frère aîné d’Oussama, ainsi que ses sociétés.

Le rapport laisse clairement entendre que les deux demi-frères entretiennent toujours des liens étroits. Le document va être édité dès octobre 2001 par l’Assemblée nationale française, à la demande de la Mission parlementaire sur le blanchiment des capitaux, animée par Vincent Peillon et Arnaud Montebourg.

Un mois plus tard le même rapport sert de colonne vertébrale au livre «La vérité interdite», signé par Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié, édité chez Denoël à Paris. L’ouvrage devient un succès de librairie avec près de 80’000 exemplaires vendus.

Livre bloqué le 25 janvier dernier

Yeslam Binladin, installé à Genève depuis près de deux décennies, considère que le rapport, comme le livre, contiennent beaucoup d’erreurs et lui créent un immense préjudice: depuis le 11 septembre, ce financier ne pourrait plus traiter d’affaires.

Finalement, le 25 janvier 2002, il obtient que le Tribunal de première instance de Genève bloque la distribution de «La vérité interdite» en Suisse. Elle considère que le livre risque de faire passer Yeslam Binladin et ses associés pour «des terroristes et à les rendre suspects d’appartenir de façon directe ou indirecte aux milieux terroristes».

Yeslam Binladin a adressé le 6 mars des lettres à Mercer Reynolds, l’ambassadeur des Etats-Unis à Berne, à Michel de Bonnecorse, l’ambassadeur de France, et aux 18 parlementaires français membres de la Mission sur le blanchiment des capitaux, pour qu’ils prennent connaissance des décisions du Tribunal de première instance de Genève.

Le financier genevois réclame notamment une modification du rapport édité par l’Assemblée nationale française. Toutefois les éditions Denoël ont fait appel contre le blocage de leur livre en Suisse. Décision le 14 mars prochain.

swissinfo/Ian Hamel

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