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Au tour de la Suisse de fermer son espace aérien

L'éruption du volcan Eyjafjöll en Islande est spectaculaire. AFP

Au tour de la Suisse d'être touchée par le nuage de cendres provoqué par l’éruption du volcan Eyjafjöll en Islande. Après le nord de l’Europe, la Suisse annonce à son tour qu'elle ferme son espace aérien jusqu'à samedi 9 heures.

Le gigantesque nuage venu d’Islande continue de perturber le ciel européen «au moins au cours des prochaines 24 heures et les fortes perturbations du trafic aérien européen se poursuivront samedi», a prévenu Eurocontrol, l’agence européenne du contrôle aérien.

La trajectoire vers l’est et le sud-est suivie par le nuage va le faire passer au-dessus du nord de la France en direction de l’Autriche, et ensuite vers la Russie, selon l’Office météorologique britannique.

L’imposant amas de cendres devrait atteindre la Suisse dans la nuit de vendredi à samedi, selon MétéoSuisse, qui précise cependant que son modèle de calcul est propre à l’évolution d’un nuage radioactif. Il n’est donc pas certain que les cendres se dispersent exactement dans les mêmes conditions.

En conséquence, l’Office fédéral de l’aviation civile a décidé lui aussi de fermer l’espace aérien national jusqu’à samedi 9 heures. De même, la fermeture de l’espace aérien britannique est prolongée jusqu’à samedi 7heures.

Aussi longtemps que l’éruption du volcan continue, les experts islandais se sont pour leur part déclarés incapable de prédire combien de temps dureront les désagréments, soit deux jours comme… deux ans.

Gabegie totale

Le nuage a provoqué la fermeture jeudi et vendredi des espaces aériens irlandais, britannique, danois, suédois, néerlandais, belge, finlandais, ceux des pays baltes et affecte la Suisse, la France, l’Allemagne, la Pologne.

La Pologne, où sont attendues samedi et dimanche plus de 70 délégations du monde entier pour les obsèques du président Lech Kaczynski, a également fermé son espace aérien dans le nord du pays jeudi et jusqu’à nouvel avis. Les autorités n’ont pas exclu de reporter les funérailles au cas où les perturbations se prolongeraient.

Plus de 50% du trafic aérien prévu vendredi en Europe aurait été annulé, a indiqué l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne.

La gabegie est totale. Les compagnies australienne Qantas et néo-zélandaise Air New Zealand ont annulé vendredi des vols vers l’Europe. Qantas a indiqué que ses vols vers Londres et Francfort risquaient de ne pas reprendre avant dimanche, alors que des milliers de passagers sont bloqués en Australie et en Asie.

Une vingtaine de vols entre le Japon et l’Europe ont été annulés vendredi. Enfin, la compagnie Air China a annoncé l’annulation de plusieurs vols en provenance et à destination de l’Europe et le nombre d’annulations devrait s’amplifier vendredi, a précisé un responsable de l’aéroport international de Pékin.

Trains suisses pris d’assaut

Le nord étant la zone de transit la plus fréquentée d’Europe, le blocage des liaisons aériennes a provoqué une sollicitation accrue en moyens de transport au sol.

En plus des lignes ferroviaires surchargées, la grève des trains en France, les entreprises de location de voitures ne parviennent plus à combler la demande,

Pour cette raison, le Livret ETI suisse organise le rapatriement de ses membres depuis Londres. Un premier car de rapatriement de cinquante personnes est organisé pour les détenteurs du Livret ETI, se trouvant bloqués dans la capitale britannique. De son côté, selon l’évolution de la situation, le TCS n’exclut pas un nouveau rapatriement sur d’autres capitales européennes.

Par ailleurs, le trafic aérien se reporte sur le réseau ferroviaire à la suite des annulations des vols des compagnies aériennes au départ de Cointrin et Kloten.

Les Chemins de fer fédéraux (CFF) font face depuis jeudi à un afflux de réservations vers Paris, Londres et l’Allemagne et s’efforcent de renforcer les capacités de leurs trains.

L’évolution du nuage est suivie là aussi avec attention. Il est encore trop tôt pour émettre des prévisions pour le week-end, a précisé le porte-parole.

swissinfo.ch et les agences

Le volcan Eyjafjöll se trouve à proximité du glacier du même nom, en Islande.

L’éruption a commencé mercredi et envoie depuis lors un gigantesque nuage de fumée et de cendres dans l’atmosphère, jusqu’à 11 km de hauteur.

Tout danger d’inondations provoquées par la fonte du glacier est exclu.

Les voyageurs qui ont à souffrir des conséquences d’une annulation de vol ont le droit de se faire rembourser leur billet et peuvent se faire proposer un nouvel itinéraire pour parvenir à destination.

Il leur est recommandé de contacter rapidement leur compagnie aérienne ou leur voyagiste, conseille Beat Dannenberger, l’ombudsman suisse du voyage.

Pour les passagers bloqués dans un aéroport, la compagnie qui a délivré le billet se doit de distribuer boissons et repas ainsi qu’organiser l’hébergement en cas de prolongement du désagrément.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande vendredi aux Européens de rester chez eux en cas de pluie de cendres, appliquant le principe de précaution.

L’agence ignore les risques sanitaires du nuage de cendres mais estime qu’elles peuvent être potentiellement
dangereuses pour la population si elles commencent à stagner, les particules inhalées pouvant entraîner des problèmes respiratoires.

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