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En Grèce, la Suisse participe au combat contre les flammes

Les Super Pumas suisses se joindront aux autres appareils envoyés par la communauté internationale pour venir en aide à la Grèce. Keystone

Les violents incendies qui ravagent le sud et l'est de la Grèce depuis quatre jours ont jusqu'ici fait une soixantaine de victimes. Le site d'Olympie a pu être sauvé, mais de nouveaux foyers se sont déclarés.

Les renforts envoyés par la communauté internationale épaulent les pompiers grecs. Quatre hélicoptères suisses y ont été envoyés lundi.

Un des Super Pumas, parti du Kosovo, a atterri vers midi à Athènes, a indiqué Toni Frisch, chef de l’Aide humanitaire suisse. Trois autres hélicoptères ont décollé de Suisse et sont en route pour la Grèce.

«Je suis heureux que nous ayons pu réagir très rapidement, a déclaré Toni Frisch. La Suisse a ainsi apporté une contribution efficace à la lutte contre ces sinistres». Les quatre appareils helvétiques sont munis chacun d’un réservoir d’une capacité de 2500 litres d’eau.

Ils transportent plus de trente personnes, dont trois spécialistes de l’aide humanitaire, qui doivent ainsi rejoindre deux autres experts sur place depuis dimanche. Ces experts s’attacheront notamment à évaluer les besoins en assistance humanitaire d’urgence.

Renforts internationaux

Sur place, plus de trente foyers menacent toujours l’ouest et le sud de la péninsule du Péloponnèse, où se trouvent les plus importants fronts, impossibles à circonscrire jusqu’ici en raison notamment d’un vent soufflant à plus de 70 km/h. L’île d’Eubée, au nord-est d’Athènes, est également gravement touchée.

La France a envoyé quatre bombardiers d’eau Canadair. Des avions et des hélicoptères fournis par l’Italie, la Serbie, Israël, la Slovénie, l’Espagne, la Roumanie, l’Allemagne, la Norvège, les Pays-Bas et l’Autriche ont aussi été mis à disposition. Athènes a également sollicité l’aide des Etats-Unis et de la Russie.

Au total, plus de 800 pompiers grecs, assistés de plusieurs dizaines de pompiers venus de l’étranger, luttent contre les flammes.

Berne suit la situation

Selon un bilan encore provisoire, la catastrophe a jusqu’ici provoqué la mort de plus de 60 personnes. Plusieurs dizaines de disparus sont également recensés. Aucun ressortissant suisse ne fait partie des victimes, mais Berne suit la situation en permanence.

La ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey a d’ores et déjà adressé, au nom du Conseil fédéral qu’elle préside et du peuple suisse, ses condoléances aux autorités grecques.

Le site d’Olympie sauvé

«Nous sommes au bord de la catastrophe nationale, c’est sans précédent», a affirmé dimanche le porte-parole des pompiers grecs, Nikolaos Diamantis. Ces feux de forêt compteraient parmi les plus meurtriers au monde depuis 150 ans.

Dimanche, les flammes avaient frôlé le prestigieux site d’Olympie, classé par l’UNESCO au Patrimoine mondial de l’humanité. Le pire avait pu être évité, mais d’importantes forces sont toujours sur place pour le protéger.

«Certains objets abrités dans les musées ne pourraient pas être restaurés s’ils étaient détruits. Sur un site antique, les pierres sont fragiles et peuvent subir des dégradations importantes», a expliqué dimanche sur les ondes de la radio romande Thierry Theurillat, secrétaire scientifique de l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce.

Des actes criminels

De nouveaux foyers se sont par ailleurs déclarés dimanche, notamment à Phiotida dans le centre du pays ainsi que dans le nord-ouest et sur l’île de Céphalonie en mer Ionienne (ouest). Le nouvel incendie qui avait éclaté lundi matin sur le mont Hymette, dans la banlieue est d’Athènes, à moins de dix kilomètres du centre-ville, a quant à lui été maîtrisé.

Sur le plan politique, une polémique s’est engagée à l’approche des élections législatives en Grèce sur l’origine criminelle présumée de nombreux foyers et la réponse des autorités face à la catastrophe. En tout, 33 personnes ont été officiellement mises en cause depuis juin, 15 pour incendie volontaire et 18 pour incendie par négligence.

Un procureur a ordonné lundi l’ouverture d’une enquête pour déterminer si ces graves incendies peuvent être considérés comme des actes terroristes, a annoncé le ministère grec de l’Ordre public.

swissinfo et les agences

Les territoires les plus menacés par les incendies, comme le Péloponnèse, sont assez peu fréquentés par les touristes en général, et par les touristes suisses en particulier.

Ces derniers se rendent plus facilement sur les îles grecques comme la Crète, très prisée par les Helvètes.

Environ 12 millions de touristes européens se rendent en Grèce chaque année. Le pays, qui compte quelque 11 millions d’habitants, accueille en outre près de 4 millions de touristes non européens.

La Grèce est la destination last-minute préférée des Suisses.

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