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Les personnes disparues, une tragédie oubliée

Reuters

La communauté internationale doit faire davantage pour élucider le sort des personnes disparues dans les conflits, martèle le CICR à l'occasion de la Journée internationale des disparus.

Dans son appel, le Comité international de la Croix-Rouge basé à Genève déplore le manque de volonté politique de s’attaquer au problème.

«Plus d’efforts sont nécessaires», déclare le directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Pierre Krähenbühl.

Dans un rapport intitulé: «Personnes portées disparues – une tragédie oubliée», l’organisation attire l’attention sur le drame trop souvent ignoré que vivent des dizaines de milliers de familles, de la Bosnie au Népal, de la Géorgie au Sri Lanka.

«Il est impératif de faire face à cette tragédie et d’aider les familles de disparus à faire la lumière sur ce qu’il est advenu de leurs proches. Ne pas savoir si un être cher est mort ou vivant provoque une angoisse indicible, de la colère et un profond sentiment d’injustice, et empêche les proches de faire le deuil et de tourner la page», constate Pierre Krähenbühl.

Le CICR salue l’adoption, en décembre 2006, de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

L’organisation encourage maintenant les Etats à signer, ratifier et appliquer ce traité le plus rapidement possible. Jusqu’ici, une soixantaine d’Etats ont signé cette Convention (la Suisse ne l’a pas fait), mais aucun ne l’a ratifié.

De longue haleine

Sur le terrain, le travail de recherche des disparus, effectué par le CICR dans 36 pays, est de longue haleine. Il peut durer des années, voire des décennies.

Le CICR n’a pas de chiffre global précis, mais il évalue à des centaines de milliers le nombre de disparus dans le monde.

Le sort de 13’500 personnes n’est pas élucidé en Bosnie par exemple, douze ans après la fin de la guerre. Elles 20’000 «disparues» à la fin du conflit, en 1995.

Au Sri Lanka, le CICR a en main une liste de 6000 noms, au Kosovo de 2040 noms et au Népal de 950 noms.

Situation dramatique

La situation est actuellement la plus dramatique en Irak. Entre janvier 2006 et juin 2007, près de 20’000 corps ont été apportés aux différentes morgues du pays, indique le responsable du CICR. Et la moitié des corps n’ont pas pu être identifiés.

«Il est très difficile pour les familles d’obtenir des informations, le voyage jusqu’à la morgue est souvent trop dangereux», explique Pierre Krähenbühl.

«Clarifier le sort des disparus sera un énorme défi à la fin du conflit en Irak», poursuit ce responsable. Selon les chiffres irakiens, entre 375’000 et un million d’Irakiens sont portés disparus depuis 1990, en incluant la première guerre du Golfe.

swissinfo et les agences

Selon le CICIR depuis le début de la guerre entre l’Iran et l’Irak et jusqu’à aujourd’hui près entre 375’000 et un million de personnes ont disparu.

Depuis l’invasion américaine de l’Irak en 2003, des milliers de personnes ont été inhumées sans que leurs familles aient pu les identifier.

Aucun chiffre précis n’existe mais depuis le début de l’année, 10’000 corps non-identifiés sont parvenus à l’institut médico-légal de Bagdad.

Plus de 17’000 personnes (17’882) sont encore considérées comme disparues des conflits en ex-Yougoslavie.

13’449 ont disparu durant la guerre en Bosnie, 2386 en Croatie et 2047 au Kosovo.

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