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Sommet social: un défi pour les Etats, une aubaine pour les ONG

Le Palais des Nations: on le présente comme un symbole de la rencontre entre les Etats et les peuples. Keystone

Cinq ans après le sommet de Copenhague, les Nations unies vont plancher à Genève sur «le développement social pour tous à l'heure de la mondialisation». Les ONG, elles, vont d'abord rappeler les méfaits de la globalisation.

Ce contenu a été publié le 23 juin 2000

Durant la dernière semaine de juin, l'Assemblée générale des Nations unies tient session spéciale au Palais des Nations. Parallèlement, à quelques enjambées du siège onusien, la Suisse organise un vaste forum ouvert à toutes les composantes de la société civile. De part et d'autre, et si possible d'une même voix, on tentera de dresser le bilan des avancées et des reculs enregistrés depuis le Sommet de Copenhague en 1995 sur le front de la lutte contre le chômage, l'exclusion sociale et toutes les formes de pauvreté.

Officiellement, le sommet «Genève 2000» doit précisément servir à redonner du souffle aux bonnes résolutions prises dans la capitale danoise. On y recherchera donc à nouveau quelques «solutions aux méfaits de la mondialisation». On tentera une fois encore de clarifier quelques-unes des nouvelles «règles du jeu» social. Et on répétera certains principes dont les entreprises feraient bien de s'inspirer si elles veulent véritablement assumer leurs responsabilités citoyennes.

Mais l'actualité récente a donné une tournure nettement plus politique à ce sommet. Les délégations gouvernementales ont toutes en tête l'échec de la conférence ministérielle de l'OMC à Seattle. Les Etats membres de l'OMC doivent aujourd'hui surmonter leurs divisions sur le commerce mondial. Ils doivent en particulier se mettre d'accord sur la dimension sociale et environnementale de la globalisation, tout en favorisant un meilleur accès des produits du Sud aux marchés du Nord.

Des réponses données à ces questions dépend en bonne partie la relance d'une Organisation mondiale du commerce qui tourne aujourd'hui au ralenti. Mais le sommet de Seattle a également montré aux gouvernants de la planète qu'un large front de contestataires entendaient également influencer le cours du commerce mondial.

Les États doivent donc relever un deuxième défi: celui de convaincre leurs opinions publics que les engagements, déclarations et programmes d'action qui alimentent le sommet genevois seront réellement suivis d'effets.

Le sommet de Genève espère donc créer un climat de confiance minimum entre gouvernants et gouvernés, entre ceux qui d'une part assument le pouvoir politique, tiennent les rênes de l'économie et décident ou non du bien-être commun, et ceux qui d'autre part sont les acteurs ou les témoins du changement social, ses bénéficiaires ou ses laissés-pour-compte.

Le gouvernement suisse a voulu relever ce défi en convoquant, hors-les-murs, un forum qu'il conçoit comme une «opportunité unique» pour tout ce que la société civile compte de forces vives. Non seulement ce devrait être un lieu de prise de parole pour les ONG, les parlements, les syndicats, le monde des affaires et de l'industrie, les associations professionnelles, les universitaires et autres. Mais des «passerelles» médiatiques, virtuelles et matérielles ont aussi été aménagées de manière à ce que toutes ces voix puissent se faire entendre du côté des Nations unies.

Reste que les plus radicales des ONG ont préféré organiser un contre-sommet, une semaine avant le sommet social. Ces pourfendeurs de la globalisation n'ont donc pas voulu se contenter du Forum des ONG mis sur pied par la Suisse.

Le dialogue entre tous voulu par les organisateurs de «Genève 2000» est donc pour le moins sujet à caution. Les slogans anti-globalisation, eux, sont déjà prêts.

Frédéric Burnand et Bernard Weissbrodt

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