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Les Suisses sont plus ouverts au mariage gay que leur Parlement

Ein Paar küsst sich
Octobre 2017, Falko Drossmann, chef du district de Hambourg Centre, épouse son compagnon Denny Krienke. Une chose qui ne serait pas possible en Suisse aujourd'hui. Keystone / Georg Wendt

S’il n’en tenait qu’à la population suisse, les couples homosexuels pourraient se marier, adopter des enfants et avoir accès aux dons de sperme, donc à la procréation médicalement assistée. C’est ce qui ressort d’un sondage. Le Parlement, lui, se montre nettement plus réticent.

Hier, les citoyennes et citoyens suisses ont dit oui à la protection de la communauté LGBTIQ contre la haine et les discriminations. Ce résultat correspond bien à celui d’un sondage de l’Institut gfsLien externe, réalisé sur mandat de Pink CrossLien externe, la Fédération suisse des hommes* gays et bi: quatre Suisses sur cinq sont favorables au mariage pour tous.


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«La population est prête depuis longtemps au mariage pour tous», déclare Roman Heggli, secrétaire général de Pink Cross. «Le Parlement doit maintenant faire un pas en avant».

Le Conseil national (Chambre basse) traitera du mariage pour tous à la session de printemps. Le Conseil fédéral (gouvernement) et la commission qui a examiné l’objet refusent toutefois d’autoriser le don de sperme pour les couples de lesbiennes.

Mais la population voit les choses différemment: selon le sondage, deux tiers des Suisses sont pour le don de sperme pour les couples lesbiens et 67% accepteraient que les couples homosexuels puissent adopter des enfants d’autres personnes.


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Parlement suisse conservateur

Roman Heggli explique ce décalage entre la population et ses élus par l’attitude généralement assez conservatrice du Parlement suisse sur les questions de société. Attitude qui se manifeste aussi, par exemple, sur la question du congé paternité.

Le secrétaire de Pink Cross espère que les élus vont maintenant prendre les sondages au sérieux. «La proposition du Conseil fédéral ne signifie rien de plus qu’un partenariat amélioré, et non une véritable égalité», regrette-t-il.

La démocratie directe peut-elle aider?

Face à une attitude aussi claire de la part de la population, si le Parlement s’entête, la solution logique ne serait-elle pas de lancer une initiative populaire? «Ce n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant, réplique Roman Heggli. Ce qui est important pour nous, c’est d’arriver à une solution rapidement». Lancer une initiative ralentirait considérablement le processus.

D’autres pays – qui ne connaissent pas la démocratie directe – ont introduit le mariage entre personnes du même sexe depuis longtemps. C’est notamment le cas de la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Grande-Bretagne, l’Espagne et les pays scandinaves.


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(Traduction de l’allemand: Marc-André Miserez)

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