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Souvenirs de la Coupe du monde 1954 en Suisse

Suisse-Italie 1954: Eugen Meier, Marcel Flückiger, Ermes Muccinelli. RDB

Cette année avec le Championnat d'Europe, ce sera la deuxième fois que la Suisse accueillera un tournoi majeur de football depuis la Coupe du monde de 1954.

Marcel Flückiger, qui avait représenté son pays il y a 64 ans, revient sur les hauts et les bas de cette fameuse Coupe du monde, qui avait permis à la Suisse de faire sa place dans le football mondial.

A l’époque, il était un défenseur de 25 ans. Marcel Flückiger se rappelle que l’ambiance et la manière de vivre des années d’après-guerre étaient bien différentes, plus «sérieuses».

La Suisse s’était vue attribuer le championnat en partie parce que l’association faîtière de football mondial, la Fifa, fêtait son cinquantième anniversaire et qu’elle était basée en Suisse. Le pays hôte a alors battu deux fois l’Italie, jusqu’à ce qu’aux quarts de finale, il perde lors d’un match mémorable contre l’Autriche par 5-7, après avoir mené 3-0.

Et voilà que l’Euro 2008 réunit aujourd’hui la Suisse et l’Autriche.

«Il n’y avait pas la même euphorie qu’aujourd’hui, car les gens étaient plus calmes. Nous n’étions pas de grandes stars comme les joueurs de maintenent et nos vies étaient bien plus modestes, on n’était pas tout le temps en train de signer des autographes», raconte l’ancien joueur aujourd’hui âgé de 78 ans.

«On n’était pas des professionnels, on travaillait pendant la semaine et on gagnait cent fois moins que la génération actuelle.»

Une grande équipe

Et pourtant, le tournoi avait bien commencé pour la Suisse, qui avait battu la puissante équipe italienne par 2-1 lors du premier match.

«L’Italie était déjà une grande équipe, mais la nôtre était très bonne aussi, avec des gens comme Roger Vonlanthen, Robert Ballaman, Josef Hügi et Eugène Parlier aux buts. C’était l’une des meilleures équipes que la Suisse ait jamais eues», se rappelle encore Marcel Flückiger.

Mais les choses ne sont pas très bien passées pour les débuts de Marcel Flückiger en équipe nationale, puisqu’il s’est cassé une côte dans une collision avec la star italienne Gianpiero Boniperti. Une blessure qui devait mettre fin à ses espoirs, puisqu’ensuite, il n’a plus jamais joué au niveau international.

La Suisse a encore écrasé l’Italie 4-1, avant d’affronter l’Autriche en quarts de finale à Lausanne. Mais après avoir marqué trois buts sans riposte, la Suisse a réussi à en encaisser sept de l’attaque autrichienne, tout en en marquant deux autres de son côté.

«C’était une journée incroyablement chaude. Au point que notre gardien et deux défenseurs ont eu une insolation. Ils se sentaient malades et le gardien n’arrivait plus à voir le ballon», explique Marcel Flückiger.

«Alors qu’on menait trois à zéro, tout le monde pensait que la choses était entendue et on a bien sûr été très déçus d’être sortis. J’aurais été en forme pour jouer le match suivant!»

Pas de comparaison possible

Marcel Flückiger continue de suivre l’équipe nationale, mais il ne pense pas que la formule actuelle soit aussi bonne que celle de 54.

«C’est une équipe très différente, à la fois meilleure et moins bonne. Elle ne semble pas avoir trouvé les bonnes combinaisons et beaucoup de joueurs sont à l’étranger, ce qui fait qu’ils ne fonctionnent pas assez comme une entité», déclare-t-il.

«Pour moi, le meilleur joueur est Tranquillo Barnetta parce qu’il est rapide, fort, très vif et qu’il marque de beaux buts.»

En 2006, la Suisse avait réussi, contre toute attente, à atteindre les 16èmes de finale lors de la Coupe du Monde en Allemagne. La cuvée 2008 peut-elle remporter l’Euro 2008? Flückiger pense que non.

«Je ne crois pas qu’ils vont gagner, ce serait viser un peu trop haut. Mais j’espère qu’ils vont atteindre les quarts de finale. Ce serait déjà un succès, à mon avis.»

swissinfo, Matthew Allen
(Traduction de l’anglais: Isabelle Eichenberger)

La Suisse a accueilli la 2e Coupe du monde de l’après-guerre en 1954, avec 16 équipes en lice.

Elle a terminé deuxième de son groupe, derrière l’Angleterre, se qualifiant pour le quart de finale contre l’Autriche, un match qui a connu un record de 12 buts.

Le 4 juillet à Berne contre la Hongrie, l’Allemagne de l’Ouest remporta sa première Coupe du monde contre le favori, la Hongrie. Le match fut baptisé «le miracle de Berne» par les Allemands, qui gagnèrent le 4 juillet dans la capitale fédérale.

Le match a fait l’objet d’un film en 2003.

La Suisse et l’Autriche sont automatiquement qualifiées pour le championnat européen de football qui se déroulera du 7 au 29 juin 2008.

Sur 31 matches, 15 seront joués dans quatre villes suisses (Bâle, Berne, Genève et Zurich) et 16 en Autriche (Innsbruck, Klagenfurt, Salzbourg et Vienne). La finale se jouera à Vienne le 29 juin. La Suisse jouera ses trois matches à Bâle.

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