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Statu quo au gouvernement, les Verts devront attendre

Les Verts n'ont eu aucune chance lors de l'élection du Conseil fédéral. Les sept ministres en place ont été réélus dès le 1er tour par le Parlement mercredi. sda-ats

(Keystone-ATS) Les Verts n’ont eu aucune chance lors de l’élection du Conseil fédéral. Les sept ministres en place ont été réélus dès le 1er tour par le Parlement mercredi. Cette situation ne s’est plus reproduite depuis 1999.

Malgré l’agitation avant le renouvellement du Conseil fédéral, aucun bouleversement ne s’est produit. Le Parlement a préféré miser sur la continuité.

Les Verts, soutenus par le PS, ont tenté de barrer la route au libéral-radical Ignazio Cassis. Mais le Tessinois a été réélu au premier tour avec 145 voix, mieux que lors de son entrée au gouvernement en 2017 (125 voix).

Regula Rytz n’a récolté que 82 voix. Elle a ainsi à peine fait le plein des voix du camp rose-vert (83) et n’a pas réussi à obtenir des suffrages des Vert’libéraux. C’était pourtant le seul groupe bourgeois à avoir auditionné la présidente des écologistes.

Le PVL avait décidé de laisser la liberté de vote à ses membres, laissant présager une dispersion de voix qui ne semble pas avoir eu lieu. Cette désaffection pourrait affecter les relations entre les deux partis adeptes de la cause environnementale.

Formule magique

“L’ancienne formule magique a été dynamitée par les électeurs le 20 octobre”, a déclaré le chef du groupe des Verts Balthazar Glättli avant l’élection. Le Conseil fédéral en place ne représente que 68,9% des électeurs et donne une majorité à la “droite dure” a souligné Roger Nordmann (PS/VD).

Tous les autres groupes du camp bourgeois avaient annoncé qu’ils soutiendraient la réélection d’Ignazio Cassis. Leurs chefs respectifs avaient invoqué la concordance et la stabilité.

Pour Beat Walti, chef du groupe PLR, il n’y a aucune raison pour que le PLR renonce à l’un de ses sièges. La question d’une éventuelle entrée des Verts au Conseil fédéral devra se régler dans quatre ans au plus tôt, a ajouté Thomas Aeschi.

Meilleurs scores personnels

La démocrate-chrétienne Viola Amherd a été brillamment réélue. Plébiscitée avec 218 voix sur 232 bulletins valables, elle a dépassé ses collègues. Elle a même obtenu une voix de plus que Didier Burkhalter en 2015. Seul Hans-Peter Tschudi avait fait mieux en 1971 (220 voix).

Pour les autres conseillers fédéraux sortants, les choses sont allées vite. L’UDC Ueli Maurer, les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset ont été réélus sans difficulté. Le ministre des finances a été obtenu avec 213 voix sur 221 bulletins valables, le Fribourgeois 214 voix (230 valables) et la Bernoise a récolté 192 voix (218 valables). Ils ont tous obtenu leur meilleur score depuis leur élection. Mme Sommaruga a également élu présidente de la Confédération avec 186 voix sur 200 valables. Elle succède à Ueli Maurer.

Guy Parmelin n’a pas non plus eu de peine à se maintenir avec 191 voix (204 valables). Le Vaudois a également été élu à la vice-présidence de la Confédération. Il a obtenu un score moyen, avec 168 voix sur 183 bulletin valables. Cinquante-deux bulletins blancs ont été déposés dans les urnes.

La réélection de Karin Keller-Sutter a aussi débouché sur une petite surprise: la Saint-Galloise n’a obtenu que 169 voix, 21 voix allant à Marcel Dobler, libéral-radical saint-gallois lui aussi. Trente-sept bulletins étaient blancs.

Faiblement représentatif

Au final, c’est le gouvernement le moins représentatif de la force électorale des partis depuis 1959. Près d’un tiers des citoyens ayant voté aux dernières élections fédérales n’ont pas de ministre de leur parti au Conseil fédéral. Si le Parlement avait suivi la proposition des Verts en remplaçant Ignazio Cassis par Regula Rytz, le Conseil fédéral aurait représenté 82,1% des électeurs, du jamais vu depuis 1963.

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