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Suisse solidaire doit être tournée vers l’avenir

Vreni Spoerry, vice-présidente de la commission de l'économie du Conseil des Etats. Keystone

C'est la jeune génération qui devrait prendre les rênes de la Fondation Suisse solidaire. La commission de l'économie du Conseil des Etats propose de limiter à 40 ans l'âge des membres du conseil de fondation.

«Durant 30 ans, la fondation devra servir à perpétuer la tradition humanitaire de la Suisse», plaide la radicale zurichoise Vreni Spoerry, membre de la commission. Et nul mieux que la jeune génération ne peut accomplir cette tâche».

La commission a revu le projet du Conseil fédéral. En clair, le modèle qu’elle a approuvé à l’unanimité se démarque de l’idée qui fut lancée en 1997, dans un contexte politique difficile. A cette époque, en effet, les critiques fusaient contre l’attitude de la Suisse avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Pays privilégié, la Suisse doit venir en aide aux plus défavorisés, estime la commission. Cela dit, une attention particulière doit être portée aux projets proposés ou réalisés par des jeunes.

Des jeunes qui devraient, d’ailleurs, prendre les commandes de Suisse solidaire. En effet, les membres de son conseil de fondation – qui seront désignés par le Conseil fédéral – ne devront pas avoir plus de 40 ans.

Pour autant, la fondation ne devra pas limiter ses activités aux seuls jeunes. Son but est de lutter contre la pauvreté, l’exclusion, la maladie et la violence, en Suisse comme à l’étranger.

Pour l’heure, sa marge de manœuvre est large. Mais, ajoute, Vreni Spoerry, il reviendra au conseil de fondation de lui donner un profil plus clair.

Deux choses sont sûres: la fondation Suisse solidaire devra soutenir des projets et non des particuliers. Et elle devra compléter les actions déjà menées par l’Etat ou des privés et non les remplacer.

La commission souhaite par ailleurs renforcer le contrôle des activités de la fondation. Le Conseil fédéral devra approuver ses différents règlements. La vérification des comptes sera confiée au Contrôle fédéral des finances. Et le conseil de fondation devra présenter son rapport annuel et ses comptes aux commissions parlementaires compétentes.

Enfin la fondation devrait être moins autonome dans la gestion de son capital. Il ne serait, en effet, plus question de lui verser le produit de la vente de 500 tonnes d’or de réserves excédentaires de la Banque nationale (BNS).

Conformément à l’idée émise en février par la commission, elle toucherait régulièrement un tiers des intérêts issus d’un fonds indépendant, constitué par le produit de la vente de l’ensemble des 1300 tonnes d’or de la BNS. Un autre tiers irait à l’AVS et le dernier aux cantons.

La commission propose cette clé de répartition comme contre-projet direct à l’initiative de l’UDC qui veut allouer tout l’or excédentaire de la BNS à l’AVS. Il s’agit-là d’une solution de compromis, capable de rallier une majorité du Parlement, des cantons et de la population.

L’ensemble du paquet sera traité dès la session de juin par le Conseil des Etats, puis par le National. Le peuple pourra en principe se prononcer l’année prochaine sur l’initiative et son contre-projet.

swissinfo avec les agences

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