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Swiss limite les dégâts

Swiss est à la recherche d'un second souffle. Keystone

Swiss est parvenue à réduire drastiquement sa perte nette au 1er semestre. Elle a atteint 33 millions de francs, contre 333 millions sur les six premiers mois de l'an dernier.

La compagnie aérienne vise les chiffres noirs en 2005, en excluant une nouvelle restructuration.

«Swiss doit se concentrer sur la réduction des coûts et améliorer sa rentabilité», a déclaré Christoph Franz, le nouveau patron de la compagnie aérienne, après l’annonce des résultats du premier semestre 2004 de la compagnie nationale d’aviation.

Ainsi au niveau opérationnel, le résultat avant intérêts et impôts (EBIT) s’est monté à -19 millions de francs, contre -346 millions au premier semestre 2003, indique Swiss.

Le transporteur a notamment profité d’une recette extraordinaire de 68 millions provenant de la résolution d’un litige en France et en Belgique, résolu à l’amiable il y a quelques jours après de longues tractations.

Le seul 2e trimestre 2004 confirme l’amélioration des performances de Swiss qui en l’espace d’un an a réduit son personnel, son réseau et sa flotte d’un tiers environ. La compagnie nationale a ainsi dégagé sur la période un bénéfice d’exploitation (EBIT) de 60 millions de francs (-18 millions hors produits exceptionnels).

353 millions de liquidités

Là aussi, on est bien loin des -147 millions de francs essuyés entre avril et juin 2003. Sur le semestre, Swiss a réussi à diminuer ses charges de 24,1% à 1,86 milliard de francs. Le chiffre d’affaires s’est pour sa part contracté de 15,7%, soit moins fortement que la réduction de l’offre, à 1,77 milliard.

Autre facteur fondamental pour la poursuite de l’activité, le niveau des liquidités présente un ralentissement de son rythme d’érosion. A fin juin dernier, il affichait 353 millions de francs, contre 419 millions à fin mars, auxquels s’ajoutent 5 millions de dépôts à terme fixe, précise le communiqué.

Pour mémoire, ce paramètre atteignait encore 503 millions de francs à la fin décembre 2003, ajoute Swiss qui a cumulé des pertes de 1,67 milliard entre les exercices 2002 et 2003. Au total, les fonds propres se montaient à 982 millions au 30 juin, ce qui porte leur part au bilan à 27,5%.

Satisfaction de mise

A l’heure du commentaire, la direction de la compagnie nationale, présidée depuis le 1er juillet par l’Allemand Christoph Franz en remplacement d’André Dosé, se félicite de la tournure des événements ces derniers mois. Demeurent des ombres au tableau, en premier lieu la flambée des cours du pétrole.

Une contrainte qui a occasionné des coûts supplémentaires de 29 millions de francs au 1er semestre 2004. Les dépenses en kérosène devraient d’ailleurs, selon des prévisions récemment annoncées, empêcher Swiss de parvenir à l’équilibre cette année, un objectif pourtant répété il y a quelques mois encore.

Ici, la compagnie contrôlée à plus de 20% par la Confédération parle de «point à l’horizon». Elle ne donne pas davantage de précisions, ajoutant simplement que le secteur continue de traverser une passe difficile et que le but consiste toujours à accroître les recettes tout en diminuant les coûts.

Réactions favorables

Swiss se plaint également du coût élevé de la maintenance, un aspect pour l’heure «non négociable» selon elle. A fin juin 2004, le transporteur employait 8449 personnes, qui représentaient 7252 postes à temps complet (dont 6571 pour la seul maison-mère), soit 820 de moins que six mois plus tôt.

Les analystes jugent favorablement la performance de Swiss mais rappellent que la situation de la compagnie aérienne n’est pas encore saine.

L’équilibre est en vue, constate Matthias Egger, de la banque Pictet & Cie. «Pour espérer l’atteindre, la compagnie doit encore réduire ses coûts de 3 à 4%.»

L’analyste se réjouit des efforts déjà réalisés avec le recul des charges de 24,1% au 1er semestre. «Toutefois, Swiss doit encore abandonner les lignes les moins rentables et contracter les coûts liés à son personnel.»

Patrik Schwendimann, de la Banque cantonale de Zurich (BCZ), relève pour sa part que Swiss ne doit d’échapper à une perte nette semestrielle supérieure à 100 millions de francs qu’à l’encaissement d’un produit extraordinaire de 68 millions.

Aucun abandon d’aéroports

Selon Christoph Franz, l’accent sera mis sur l’Europe et en particulier sur le trafic de transit.

Le nouveau patron de la compagnie aérienne est toutefois resté vague sur le calendrier et les mesures précises qui sont ou seront mis en place pour concrétiser ces objectifs.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas question de procéder à une nouvelle restructuration de fond en comble du groupe aérien.

Christoph Franz a ainsi démenti les spéculations médiatiques de ces dernières semaines faisant allusion à des mesures radicales tels qu’une diminution drastique de la flotte, du personnel et de l’abandon des aéroports de Genève et Bâle, au profit de Zurich.

Chiffres noirs en 2005

«Je ne peux pas m’imaginer abandonner complètement Genève, ce serait une bêtise», a ajouté Christoph Franz. Il a également écarté un déménagement du siège de la compagnie nationale de Bâle à Zurich.

Quant à une éventuelle adhésion à une alliance, après l’échec de l’entrée dans Oneworld annoncé début juin, elle n’est pour l’heure pas d’actualité, selon lui. Le groupe Swiss doit d’abord présenter une situation financière saine avant d’envisager un tel partenariat.

«Le malade doit d’abord sortir de l’hôpital», a souligné Christoph Franz. Une chose est sûre, Swiss doit trouver les chiffres noirs en 2005. Mais l’Allemand n’a pas voulu faire de prévisions plus précises, en raison des incertitudes relatives au prix du kérosène.

swissinfo et les agences

Swiss a réduit sa perte nette au 1er semestre 2004 à 33 millions de francs, contre 333 millions en 2003.
Au niveau opérationnel, le résultat avant intérêts et impôts a atteint -19 millions de francs, contre -346 millions en 2003.
Swiss a profité d’une recette de 68 millions provenant de la résolution d’un litige en France et Belgique.

– Au 1er semestre, Swiss a effectué 70’612 vols et transporté 4,6 millions de passagers.

– Son coefficient d’occupation des avions augmente de 4,7% à 73,4.

– Le groupe exploite 85 avions, 80 pour les lignes régulières, 3 pour des charters et 2 par la filiale Crossair Europe.

– Il compte 7252 emplois, soit 820 de moins qu’à fin 2003.

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