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Swiss Re veut mettre le pied en Chine

Le marché de la réassurance est énorme en Chine. Les dernières inondations du fleuve Yangtsé ont causé pour plus de sept milliards de dollars de dégâts. Keystone Archive

Le groupe suisse veut accéder au marché chinois de la réassurance, pour aider les assureurs locaux et étrangers à faire face à leurs obligations en cas de catastrophes naturelles. Swiss Re veut une licence couvrant l'ensemble du pays. Le gouvernement lui a laissé entendre qu'il en obtiendrait une.

Swiss Re a ouvert son premier bureau de représentation en Chine, il y a cinq ans à Pékin; le deuxième, un an plus tard, à Shanghai. Mais les obstacles auxquels se heurte le groupe suisse sur un marché chinois de l’assurance qui a atteint, l’an dernier, un volume de primes encaissées de 30,2 milliards de dollars restent considérables.

«En Chine, Swiss Re ne représente, pour le moment, que ses intérêts. Il peut réaliser des affaires aussi longtemps qu’elles sont libellées en devises étrangères. Et qu’elles sont conclues en dehors du pays. Le gouvernement chinois comprend très bien la fonction de la réassurance», déclare Franz-Josef Hahn, le responsable de Swiss Re en Chine dans une interview à l’Asian Wall Street Journal.

Mais, ajoute déclare Franz-Josef Hahn, « il redoute que le transfert de larges sommes d’argent à l’étranger par le biais de compagnies internationales de réassurance. Car il en résulterait un mouvement en faveur d’une plus grande convertibilité de sa monnaie locale, le renmimbi.Celle-ci n’est, aujourd’hui que partielle».

Les assureurs actifs en Chine ont besoin d’un marché de la réassurance moderne pour faire face à des engagements énormes quand, par exemple, les dernières inondations du fleuve Yangzte ont causé pour plus de 7 milliards de dollars de dégâts.

La réassurance permet à un assureur de s’assurer pour une partie des risques qu’il a couverts. De réduire ses besoins en capitaux lorsque le fleuve Yantze sort de son lit. Et de signer d’autres types d’assurances pour mieux distribuer ses risques.

C’est ce genre de service que Swiss Re souhaite offrir aux assureurs chinois. Et, sur le plan industrie,l aux entreprises du secteur public forcées de se restructurer et, désormais, responsables de l’utilisation de leurs propres ressources financières. Le groupe suisse est aussi impliqué dans la gestion générale de tels risques.

Après son accession à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Chine devrait libéraliser son marché de la réassurance en accordant des licences à des firmes étrangères dont une à Swiss Re.

«Tout dépendra de la volonté de la Chine d’ouvrir totalement son marché des le début. Si elle opte pour une ouverture progressive, entre 5 et 10 réassureurs étrangers recevront une licence. Et l’on croit comprendre que nous devrions en obtenir une», précise Franz Josef Hahn.

«Nous souhaitons qu’elle couvre les domaines vie et non vie à l’ensemble du pays, et non pas seulement à quelques régions, pour que nous puissions intervenir là où un accident se produit. Encaisser des primes en renminbi, la monnaie locale est une autre nécessité pour nous», estime Franz Josef Hahn.

Pour le moment, la Chine ne comprend qu’un seul réassureur China Re qui couvre 20% des risques pris par d’autres assureurs. Entreprise globale, Swiss Re est mieux placée pour réduire l’impact de tels risques en les disséminant à travers son réseau mondial.

Georges Baumgartner, Tokyo

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