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Swiss Ski pris entre scandale et espoirs

Osi Inglin a remplacé Marie-Theres Nadig à la tête de l'équipe féminine de ski. Keystone

Mauvais résultats, courses manipulées, têtes qui tombent, dans un contexte troublé, la Fédération suisse de ski donne un nouvel entraîneur à l’équipe féminine.

Lars Erik Gulaker, responsable du cadre C dames, est suspendu et Osi Inglin est nommé à la tête de l’équipe féminine.

Après des Championnats du monde manqués et une saison de Coupe du monde sans aucune victoire, la fédération suisse occupe le devant de la scène en raison d’une tromperie.

Les résultats de deux courses FIS ont été truqués, ce qui a motivé la suspension lundi de Lars Erik Gulaker, responsable des jeunes skieuses.

D’autre part, l’équipe féminine A s’est vue attribuer mardi un nouvel entraîneur en la personne d’Osi Inglin (37 ans). Le Schwyzois succède à Marie-Theres Nadig, remerciée il y a quelques semaines.

Ce n’est pas un inconnu puisqu’il a déjà travaillé à Swiss Ski de 1992 à 2002, s’occupant notamment de Michael Von Grünigen et de Didier Cuche. Il entre dans ses nouvelles fonctions dans un contexte difficile puisque le ski suisse nage en plein scandale et n’en finit plus de se faire remarquer.

Après des Championnats du monde manqués et une saison de Coupe du monde sans aucune victoire, la fédération suisse occupe le devant de la scène en raison d’une tromperie: les résultats de deux courses FIS ont été truqués.

Marlies Oester et Corina Grünenfelder figurent, en effet, dans les résultats des slaloms FIS dames disputés les 8 et 9 décembre dernier à Davos. Toutes deux ont été, selon les classements officiels, éliminées.

Une supercherie bien camouflée

La Bernoise était pourtant en Italie pour des tests, alors que la Glaronaise avait déjà mis un terme à sa carrière!

Le juge de départ a poussé lui-même la baguette du portillon au moment où Marlies Oester et Corina Grünenfelder étaient sensées s’élancer. La déléguée technique de la Fédération internationale (FIS), présente sur le bas du tracé, n’était pas en mesure de remarquer la supercherie.

L’objectif de cette manoeuvre était d’abaisser la pénalité grâce à la participation de ces deux skieuses, afin que les concurrentes obtiennent moins de points FIS.

Un nombre peu élevé de points FIS permet, en effet, d’obtenir des numéros de dossard plus bas.

Gulaker endosse la faute

Tous les tenants et aboutissants de l’affaire restent plutôt flous, mais l’affaire a éclaté via une lettre anonyme, selon Sarah Lewis, directrice de la FIS, citée par le quotidien zurichois Blick.

Le Norvégien Lars Erik Gulaker, chef du cadre C des dames, a décidé d’assumer seul les conséquences de cette manipulation.

«Oui je suis responsable, a-t-il concédé. Je n’étais pas seul, parce qu’il aurait été impossible à une seule personne de truquer les résultats. Je prends la faute sur moi. Je sais qu’il s’agit d’une fraude, mais c’est trop tard. Je ne peux pas revenir en arrière. Je suis désolé».

Le Norvégien, qui travaille depuis plus de dix ans en Suisse, a été suspendu par Swiss Ski.

L’affaire n’en est pas terminée pour autant. Contactée par swissinfo, Sarah Lewis a indiqué que le conseil de la FIS avait mis ce point à l’ordre du jour de sa séance de mai. L’instance dirigeante du ski mondial décidera alors des suites qu’il y a éventuellement lieu de lui donner.

swissinfo et les agences

La Suisse n’a pas remporté la moindre course lors de la saison 2004/05. Jamais vu depuis 1966/67.
Aucune victoire n’a été enregistrée au championnat du monde de Bormio 2004.
En conséquence, Marie-Theres Nadig, responsable de l’équipe féminine, a dû se retirer.
Elle a été remplacée ce mardi par Osi Inglin.

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