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Swissair sur la sellette dans l’affaire Sabena

La commission sur la faillite de la compagnie aérienne belge entame son enquête. Les anciens responsables de Swissair devront témoigner.

Cette commission d’enquête parlementaire belge, intronisée officiellement mardi, est présidée par un ancien président du Parlement fédéral, le social-chrétien Raymond Langendries. Un président francophone, au profil modérateur et posé. Ses quinze membres représentent tous les partis du Parlement.

C’est une tâche lourde et difficile qui attend la commission. Elle doit déterminer les causes et les responsabilités dans la faillite de Sabena et tirer les leçons pour l’avenir.

Les commissaires devront éviter plusieurs écueils. D’abord, celui de l’enlisement. En effet, l’enquête portera sur les activités de la compagnie belge durant les 25 dernières années. Certains insistent pour que l’on se penche surtout sur les cinq dernières années. Lesquelles ont été marquées par la gestion suisse – Swissair ayant acquis 49,5% des parts de Sabena en 1995.

Paul Reutlinger et Mario Corti

Autre piège à éviter: justement celui de faire de Swissair un bouc émissaire. Selon de nombreux observateurs, le rôle joué par Swissair dans la débâcle de Sabena ne doit pas occulter la responsabilité de l’Etat belge, l’actionnaire principal.

La commission va commencer très rapidement les auditions. Elle devrait entendre des Suisses. Paul Reutlinger notamment, qui présidait Sabena au moment de la commande très controversée de 34 Airbus en 1998. Et Mario Corti, le dernier président de Swissair, qui a refusé de recapitaliser la compagnie belge.

La commission pourrait s’adjoindre l’aide de magistrat. Afin d’éviter tout télescopage avec l’enquête judiciaire en cours, suite aux plaintes déposées par l’Etat belge ainsi que par des pilotes et des syndicalistes.

Un rapport en octobre

Les auditions devraient prendre fin en juin. Et le rapport de la commission pourrait être présenté à la rentrée parlementaire d’octobre. La commission entend donc travailler vite.

La commission dispose des pouvoirs d’un juge d’instruction. Elle peut ainsi procéder à des perquisitions. Ses conclusions prennent la forme de recommandations.

Seule la justice belge pourrait, au terme de l’enquête judiciaire, réclamer à Swissair le versement d’indemnités. Mais si la commission d’enquête parvient à des conclusions accablantes sur la responsabilité de la compagnie suisse dans la faillite de Sabena , cela aura des effets désastreux sur l’image de Swissair et plus largement, de la Suisse entière.

Barbara Speziali, Bruxelles

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