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Swisscom annonce des suppressions d’emploi

La stagnation du chiffre d'affaires de Swisscom et les baisses de prix mettent l'emploi sous pression.

Le président de la direction Jens Alder a dit mercredi à Zurich qu’un millier de postes devraient être supprimés en Suisse cette année.

«Nous ne pouvons plus créer d’emplois en Suisse», a dit le président de la direction du 8e employeur du pays. L’an dernier, Swisscom a supprimé environ 858 postes ou 4% des effectifs, à 20 470. En Suisse, les effectifs ont reculé de 3,4%, à 17 171.

L’an dernier, le chiffre d’affaires a augmenté de 2,5%, à 14,5 milliard de francs. La hausse revient d’abord aux communications mobiles en Suisse (Swisscom Mobile) et en Europe (Debitel). Par contre, la téléphonie fixe et les affaires avec les entreprises ont reculé.

S’il se félicite de la relative solidité de la filiale allemande Debitel dans un environnement difficile, Jens Alder souligne que la croissance dans la communication mobile en Suisse se tasse.

Près de 80% de la population a un abonnement et Swisscom détient près de deux tiers du marché.

De plus, Swisscom Mobile accuse une baisse du revenu par abonné de 4,4%, en raison notamment du recul des conversations vocales. L’opérateur compte sur les nouveaux messages multimédia MMS, les bornes d’accès sans fil à Internet dans des lieux publics ou le lancement prévu cette année de l’UMTS, la téléphonie mobile de troisième génération, pour compléter son offre.

L’ADSL pas rentable

La téléphonie fixe souffre pour sa part de la concurrence du mobile et de la nouvelle numérotation introduite en mars.

De plus, si le nombre de connections rapides à Internet, l’ADSL, a été multiplié par cinq, à quelque 200 000, ce secteur est déficitaire. Les baisses de prix ont repoussé le seuil de rentabilité de 300 000 à 400 000 raccordements, selon M. Alder.

Malgré la pression, l’opérateur historique est parvenu à augmenter sa rentabilité. Le bénéfice d’exploitation (EBIT) affiche une hausse de 7,7%, à 2,4 milliards de francs. Par contre, le bénéfice net a plongé de 83%, à 824 millions.

Une comparaison directe avec le bénéfice 2001, près de 5 milliards de francs, est délicate. Ce dernier avait été influencé positivement par des ventes d’immeubles et la cession à l’opérateur britannique Vodafone de 25% du capital de la filiale de Swisscom Mobile.

L’an dernier, le géant bleu a dû procéder à une nouvelle correction de valeur sur sa participation de 93% dans Debitel, payée beaucoup trop cher dans le passé. Après avoir abaissé la valeur dans ses comptes de 1,1 milliard de francs en 2001, Swisscom a encore dû biffer 700 millions en 2002, ramenant la valeur à 1,2 milliard. Selon M. Alder, une vente n’est pas à l’ordre du jour.

Par contre, le groupe attend le bon moment pour se défaire de ses participations minoritaires dans les opérateurs américain Infonet, dont la valeur a perdu 111 millions, et tchèque Cesky Telecom. De plus, la valeur de la participation dans Swiss s’est réduite de 41 millions, à 38 millions.

Un éventuel rachat

Interrogé sur des rumeurs de reprise de Telekom Austria, M. Alder n’a pas voulu faire de commentaire. Il estime que Swisscom n’a pas besoin de croître à l’étranger pour survivre. Les économies d’échelle sont inexistantes dans la téléphone fixe, tandis que le groupe est déjà lié à Vodafone dans le mobile. Une éventuelle acquisition n’est toutefois pas exclue.

Pour l’heure, le géant bleu continue de reverser une part importante de ses bénéfices à ses actionnaires, soit 1,3 milliard de francs, sous forme de dividende et de remboursement de valeur nominale.

La Confédération, qui détient 63% du capital, touchera près de 820 millions. Pour cette année, Swisscom compte maintenir sa rentabilité au niveau de l’an dernier.

Les analystes se sont dit déçus. Jean-Philippe Barras, de la Banque cantonale vaudoise, estime que l’opérateur historique n’en fait pas assez pour soigner sa rentabilité.

swissinfo et les agences

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