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Swissmobile: Laure, Birmingham et le complexe de l’île

Laure Piotet, journaliste exilée dans la capitale de l'Alabama. swissinfo.ch

Suite de notre série de portraits de Suisses rencontrés sur le parcours de notre traversée des Etats-Unis avec Laure Piotet, journaliste exilée dans la capitale de l'Alabama.

Dernière étape en date de notre voyage: la route qui mène de Memphis, haut lieu du blues, à Atlanta, haut lieu d’une boisson gazéifiée aussi célèbre dans le monde que chargée en sucre et en calories. Entre-deux: de la forêt, de la forêt, et encore de la forêt.

Au milieu des bois toutefois, une ville, que les touristes ne fréquentent guère: Birmingham, capitale de l’Alabama, pas loin du million d’habitants, qui fut, il y a longtemps, une riche cité minière. Aujourd’hui, le centre ville, à l’abandon, n’est guère riant. Les habitants ont fui sur son pourtour, riche de jardins et de bosquets.

La décoration de l’appartement de Laure Piotet, situé dans un quartier aussi vert que tranquille, sent bon l’Europe. Sobre, avec une solide bibliothèque où les volumes de la Pléiade sont nombreux. Mais que fait-elle donc à Birmingham?

Laure était journaliste à Radio Suisse Internationale. Et puis, en juillet 99, elle a décidé de suivre son mari là où son métier de biophysicien l’appelait: en l’occurrence l’université de Birmingham, dont la faculté de médecine est réputée “worldwide”. Sa spécialité: la recherche sur la façon dont les courants électriques passent à travers le cœur. Ce qui nous rassure, c’est qu’il travaille sur des souris.

Tout en gardant le sourire, Laure ne cache pas que l’assimilation est difficile. “Au début, tu ne te rends pas vraiment compte, tout va bien, on est content d’avoir l’impression de s’intégrer. Puis viennent les premiers problèmes.”

Et quels sont-ils, ces problèmes? La langue, tout d’abord. Pour viser un poste d’un certain intérêt, il ne suffit pas de “se débrouiller” dans la langue de Dylan. La mentalité ensuite: il faut savoir se vendre à l’américaine, et eux sont “sans vergogne”, explique Laure, qui se forme actuellement à la mise en page sur le web. Et puis le constat qu’aux Etats-Unis, la jovialité qui est de mise exclut souvent la franchise.

“Il y a tout de même une chose que les Américains partagent avec les Suisses”, précise-t-elle. “C’est l’aspect: Y en a point comme nous!”. Et d’ajouter que pour elle, l’Amérique est une île…

L’insularité, et le vertige nombriliste qui l’accompagne, un autre point commun qui nous rapprocherait des habitants du Nouveau Monde?

Bernard Léchot, Birmingham

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