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Swissmobile: les edelweiss de Little Rock.

La Suissesse Nadège Bettini, qui a une formation... d'écuyère, travaille comme traductrice bénévole en Arkansas. swissinfo.ch

Suite de notre série de portraits de Suisses rencontrés sur le parcours de notre traversée des Etats-Unis avec Nadège Bettini, traductrice et femme de PDG en Arkansas.

C’est une tornade qui déboule à l’aéroport de Little Rock. Manifestement, Nadège Bettini, qui revient d’un séjour en Suisse, a la pêche, et du caractère. Ce qui la fait rire: “Ici, on est vraiment dans le Sud. Les gens sont toujours cool. Il n’y a que moi qui m’énerve parfois”.

Et pourtant le sud, elle aime! Elle qui est originaire de La Chaux-de-Fonds apprécie le climat de l’Arkansas, chaud et humide: “J’adore la chaleur. Ici, l’été est très long, l’hiver très court. En cinq ans, il a neigé une fois pendant deux jours!” Mais ce sont bel et bien des edelweiss qui décorent son imposant 4×4.

Nadège Bettini est arrivée dans la capitale de l’Arkansas en 1996, pour y suivre son mari, le Tessinois Mario Bettini, président de George Fischer Sloane, filiale américaine d’une entreprise schaffousoise. A Little Rock, dans un immense et élégant bâtiment situé en bordure de la ville, ce sont environ 160 employés qui travaillent à la production de raccords de tuyauterie en matière plastique.

Le Sud profond, les red necks, l’emprise des innombrables églises qui balisent le paysage, la réputation de racisme qui colle à la région? Nadège relativise: les églises sont puissantes, mais ne vous imposent rien. Le racisme? Les noirs n’ont pas plus envie de côtoyer les blancs que l’inverse. La vie à Little Rock plaît tellement au couple Bettini qu’ils envisagent tous deux d’y vivre leur retraite. “Si ce n’est pas à Little Rock, ce sera en tout cas dans une petite ville du Sud… Pas à New York, San Francisco ni Los Angeles.”

Pour l’heure, Nadège Bettini, qui a une formation… d’écuyère, travaille comme traductrice bénévole. Maîtrisant le français, l’allemand, l’italien, l’espagnol et l’anglais, elle est un cas rare dans une région où toute personne ne parlant pas couramment “l’américain local” passe pour un extra-terrestre.

Elle travaille notamment dans le cadre de la recherche sur le cancer, à l’université de Little Rock. Elle s’y occupe des nombreux étrangers qui viennent s’y faire traiter, en particulier pour le cancer de la moelle épinière. Un travail non payé, mais gratifiant: le bénévolat est extrêmement valorisé aux Etats-Unis.

Mais derrière cet engagement, il y a également une expérience personnelle. L’arrivée de Nadège Bettini aux USA a coïncidé pour elle avec la révélation d’un cancer. Opéré et soigné à Little Rock. Raison pour laquelle, lorsqu’on lui demande ce que représente pour elle l’Amérique, elle répond, souriante et forte: “C’est le futur… et une deuxième vie pour moi”.

Bernard Léchot, Little Rock

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