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Syrie: des destructions “effarantes” dans la Ghouta orientale (CICR)

"Dans certains secteurs de la Ghouta orientale comme à Harasta où nous étions, jusqu'à 90% des infrastructures sont complètement détruites", a assuré le représentant du CICR. KEYSTONE/AP/HASSAN AMMAR sda-ats

(Keystone-ATS) Les destructions dans la Ghouta orientale en Syrie sont “effarantes” et les besoins humanitaires colossaux, a estimé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il s’exprimait après une visite dans cet ex-bastion rebelle près de Damas reconquis par le régime.

Six mois après la fin des hostilités, “j’ai été bouleversé par l’ampleur des destructions dans la Ghouta orientale”, a indiqué vendredi le directeur des opérations au CICR, Dominik Stillhart.

“Je n’ai jamais rien vu de semblable”, a-t-il dit à des journalistes au Liban, à l’issue de son voyage en Syrie voisine.

Appuyé par son allié russe, le pouvoir de Bachar al-Assad avait lancé début 2018 une vaste offensive contre la Ghouta orientale, ultime fief insurgé aux portes de la capitale syrienne.

En avril, il avait annoncé la reconquête totale de ce secteur assiégé depuis des années, au terme d’une opération militaire qui a tué plus de 1700 civils, et des accords de reddition imposant le transfert de dizaines de milliers de personnes vers d’autres régions rebelles du pays.

Retours au compte-gouttes

Les habitants qui avaient fui les combats commencent à revenir au compte-gouttes, mais l’absence d’infrastructures et le risque posé par des restes d’explosifs entravent les retours en masse.

“Dans certains secteurs de la Ghouta orientale comme à Harasta où nous étions, jusqu’à 90% des infrastructures sont complètement détruites”, a assuré M. Stillhart. “Le niveau de destruction là-bas est effarant”, a-t-il souligné.

Lors de sa visite, le responsable a vu quatre membres du personnel médical administrer des soins vitaux à un jeune garçon dans la localité de Kafr Batna.

“Ils avaient une torche de téléphone portable pour seule lumière”, a-t-il indiqué. “Ce sont des conditions (de travail) que vous vous attendez à voir durant le conflit, mais pas six mois après”.

La guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 a fait plus de 360’000 morts, et porté un coup dur aux infrastructures. L’ONU évalue l’ampleur des destruction à près de 400 milliards de dollars.

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