Des perspectives suisses en 10 langues

Tirs de missiles russes sur des positions de l’EI en Syrie

Selon le ministère ruse de la Défense, les frégates "Amiral Essen" et "Amiral Grigorovitch" ainsi que le sous-marin "Krasnodar" ont tiré six missiles Kalibr sur des centres de commandement et des dépôts d'armes appartenant à l'EI dans la région de Hama (centre). KEYSTONE/AP Service de presse du ministère russe de la défense sda-ats

(Keystone-ATS) Des navires de guerre russes ont tiré des missiles depuis la Méditerranée sur des cibles du groupe Etat islamique (EI) dans la province de Hama, dans le centre de la Syrie, a annoncé Moscou vendredi. Des avions russes ont aussi effectué des frappes aériennes.

Ces raids ont “éliminé les combattants de l’EI ayant survécu et leurs installations”, a précisé le ministère russe de la Défense, cité par l’agence de presse RIA. Des centres de commandement et des entrepôts d’armes et de munitions ont été détruits, selon la même source.

Selon le ministère de la Défense, les frégates “Amiral Essen” et “Amiral Grigorovitch” ainsi que le sous-marin “Krasnodar” ont tiré six missiles Kalibr dans la région d’Aqirbat, dans la province de Hama. Les forces armées turques et israéliennes “ont été informées en temps opportun” de ces tirs “par les canaux de communication”.

Le communiqué ne mentionne pas les forces américaines. La Russie a annoncé lundi la suspension de son canal de communication avec les Etats-Unis concernant les opérations militaires en Syrie, au lendemain de la destruction d’un chasseur syrien par un avion américain. Moscou accuse Washington de n’avoir pas “prévenu” l’armée russe qu’elle allait abattre l’avion.

Frappes sur Palmyre

La dernière fois que la Russie a annoncé avoir frappé la Syrie en utilisant des missiles Kalibr remonte au 31 mai. Les frappes avaient visé des cibles de l’EI près de Palmyre.

Selon le ministère russe, l’EI a installé dans la province de Hama des centres de commandement et des dépôts d’armes au sein de grands bâtiments. Pendant ce temps, les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance kurdo-arabe appuyée par une coalition internationale antidjihadistes menée par les Etats-Unis, mènent une offensive contre Raqa, bastion du groupe djihadiste au nord-est du pays.

Mort d’al Baghdadi en question

C’est dans ce secteur que Moscou affirme que le “calife” autoproclamé de l’EI, Abou Bakr al Baghdadi, a été tué fin mai dans un bombardement de l’aviation russe visant une réunion de cadres de l’organisation djihadiste. “Je pense que cette information est sûre à près de 100%”, a déclaré vendredi Viktor Ozerov, président de la commission de défense du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement russe.

“Le fait que l’EI ne l’ait toujours pas montré quelque part renforce notre conviction”, a-t-il ajouté, cité par l’agence Interfax. Jeudi, le ministère des Affaires étrangères a dit pouvoir affirmer avec un “haut degré de certitude” qu’Abou Bakr al Baghdadi est mort.

Le chef de l’EI a été donné pour mort ou blessé à maintes reprises depuis qu’il a proclamé un califat en juin 2014 après la capture de Mossoul, dans le nord de l’Irak.

Avertissements de Damas

Enfin, sur le plan diplomatique, de nouvelles discussions sont programmées début juillet à Astana, avec la Russie et l’Iran, qui soutiennent le régime syrien, et la Turquie, soutien de l’opposition. Début mai, les parties se sont entendues pour créer quatre zones où les forces gouvernementales et les rebelles doivent cesser tout combat, ce qui comprend les frappes aériennes.

A l’approche de cette nouvelle rencontre, le gouvernement syrien a mis en garde ses partenaires: il ne permettra pas à ses ennemis de bénéficier de la création de zones de “désescalade” dans l’ouest de la Syrie.

Faisal Mekdad, vice-ministre syrien des Affaires étrangères, a fixé jeudi les conditions de la participation de Damas aux prochaines sessions: “Préserver la souveraineté et l’unité du pays et épargner le sang de ses fils”, selon des propos rapportés par l’agence de presse officielle Sana.

Damas, a-t-il ajouté, examine minutieusement “chaque lettre” de l’accord élaboré début mai à Astana. Il “ne laissera rien passer qui pourrait profiter aux ennemis de la Syrie”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision