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40 ans de punk: du pavé londonien à la British Library

L'Angleterre ressasse 40 ans de "punk attitude" (archives). KEYSTONE/AP/DAVE CAULKIN sda-ats

(Keystone-ATS) Pour son 40e anniversaire, le punk s’exhibe cette année à la très sérieuse British Library ainsi qu’au centre culturel Barbican de Londres. Les reliques d’un temps où tout était permis y foisonnent.

La première cassette demo de “God Save The Queen” des Sex Pistols côtoie les pochettes “destroy” de Jamie Reid, le concepteur de plusieurs couvertures de disques punk. Des fanzines comme Sniffin’ Glue (littéralement “sniffer de la colle”) pullulent dans les vitrines ordrées et soignées de l’institution de Charing Cross qui affiche fièrement cette année sur son fronton: “Punk 1976-2016”.

Ouverte jusqu’au 2 octobre, l’exposition de la British Library, bibliothèque nationale du Royaume-Uni, décrit l’ascension du punk anglais à travers des clichés outrageux.

Dans un coin, une télévision diffuse un documentaire où des protagonistes de l’époque dissertent sur leur attitude “anti-petit-bourgeois” d’alors. Ils en ont presque les larmes aux yeux tant le monde contemporain leur paraît gris, banal et sans aspérité.

John Lydon conférencier

On discerne aussi sur les cimaises des photos de Vivienne Westwood, la papesse de la mode punk anglaise, devant la devanture de son magasin de fringues Sex sur King’s Road.

Jusqu’en septembre, la British Library a encore programmé des rencontres avec l’ancien manager des Clash Bernard Rhodes, le premier bassiste des Sex Pistols Glen Matlock, les groupes Damned et Buzzcocks qui sont toujours en activité.

L’inquiétant John Lydon (le Johnny Rotten des Sex Pistols) donnera le 24 juin sa propre version d’une histoire vécue de l’intérieur de cette anomalie musicale qui a changé l’Angleterre.

Des galeries parmi les plus prestigieuses se prêtent aussi à la génuflexion. Concerts, discussions, films, expositions, rien n’a été oublié pour rappeler la dose de subversion produite par les jeunes punks sarcastiques de 1976.

Dans le sillon des premiers punks américains (New York Dolls, Television, Ramones), ils éructaient “No Fun” et “No Future” avec 40 ans d’avance et déclaraient ouvertement n’avoir rien à perdre.

Libraires à la page

Pour les 40 ans du punk, les librairies de Londres se sont mises au diapason avec des vitrines et des rayons voués à la cause. Jon Savage a ressorti pour l’occasion sa bible “England’s Dreaming” où le “rock critic” (journaliste rock) décrit froidement la dureté du milieu des années 70: “L’Angleterre n’était pas libérée, l’environnement était répressif et horrible”, dépeint-il.

Sur quoi Siouxsie (de Siouxsie & The Banshees) rajoute: “C’était le temps de l’urgence, il y avait de la vacuité dans l’espace”. Un vide que les punks ont réussi à combler pour 40 ans au moins.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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