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A Athènes, le baroud d’honneur du Premier ministre grec Tsipras

"Nous n'allons pas redonner les clefs à ceux qui ont mené notre pays à la faillite", a lancé sans relâche le Premier ministre grec Alexis Tsipras devant une foule de sympathisants. Le leader est donné perdant aux législatives de dimanche. KEYSTONE/EPA ANA-MPA/YANNIS KOLESIDIS sda-ats

(Keystone-ATS) Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a donné vendredi soir un baroud d’honneur devant une foule de sympathisants à Athènes, deux jours avant les législatives de dimanche. Les sondages le donnent perdant.

“Personne ne doit manquer à l’appel des urnes, personne ne doit manquer ce combat”, a lancé Alexis Tsipras sur la place Syntagma, face au parlement grec. “Dimanche, allez voter et emmenez avec vous un ami, un indécis”.

“Ne les laissez pas prendre vos rêves, vos vies, votre dignité”, a-t-il lancé, transpirant sous une température étouffante. “Non seulement les Grecs doivent voter, mais ils doivent empêcher qu’on leur vole leurs sacrifices, un grand crime contre les générations futures”.

Pour la dernière ligne droite de la campagne, la foule est moins nombreuse qu’en janvier 2015, lors de la première élection du leader du Syriza. “Bella Ciao” ne retentit plus dans les mégaphones. Mais les drapeaux rouges et violets du parti sont secoués avec frénésie, même si la partie semble jouée.

Dix points d’avance

Selon les derniers sondages, Syriza est devancé de 9 à 11 points par le parti conservateur Nouvelle Démocratie, qui devrait remporter 151 à 165 sièges sur les 300 du parlement.

“Je suis triste. Les Grecs sont prêts à voter pour un parti qui a mené le pays à la faillite, qui a volé, qui a créé du déficit et ensuite imposé l’austérité”, soupire Angeliki, 65 ans, accompagnée de son mari. “Pour une fois que nous avions un homme politique qui n’était pas corrompu…”

A la tribune, Alexis Tsipras, chemise blanche retroussée, monte la voix: “Chacun doit réaliser où la Grèce se trouvait en 2014 et où elle se trouve actuellement”.

Retour du parti qui a mené “à la faillite”

Sur le grand écran, un clip énumère les mesures de son gouvernement: hausse du salaire minimum, 13e mois pour les retraités, pacte civil pour les couples homosexuels… “Nous n’allons pas redonner les clefs à ceux qui ont mené notre pays à la faillite”, continue sans relâche le Premier ministre.

Surgissant dans un pays en plein désespoir après la crise de 2010, Alexis Tsipras, jeune leader de la gauche radicale, avait été élu sur la promesse d’en finir avec l’austérité. Mais sous la contrainte des créanciers de la Grèce, il avait fait volte-face, forcé d’accepter un plan de sauvetage assorti de mesures sévères pour empêcher la sortie de la zone euro.

Suite à son échec cinglant aux élections européennes et locales, fin mai et début juin, le Premier ministre, dont le mandat s’achevait théoriquement en octobre, avait convoqué lui-même ces élections anticipées.

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