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A Calais, Sarkozy refuse que la France soit “submergée”

L'ex-président Nicolas Sarkozy (à gauche) accompagné à Calais par l'ancien ministre François Baroin KEYSTONE/AP POOL AFP/PHILIPPE HUGUEN sda-ats

(Keystone-ATS) Nicolas Sarkozy a prôné mercredi à Calais “le rétablissement systématique des contrôles à toutes les frontières” du pays pour que la France ne soit pas “submergée” par les migrants. Il fait de l’immigration l’un de ses thèmes de campagne pour 2017.

M. Sarkozy, qui ne s’est pas rendu directement dans le camp, a rencontré les autorités locales et des riverains exaspérés par la proximité du camp de “la Jungle”. Le candidat de la primaire à droite pour la présidentielle de l’an prochain a aussi appelé le gouvernement britannique à traiter sur son sol les demandes d’asile.

Il a réclamé la “renégociation” des accords avec Londres qui placent actuellement sur le sol français la frontière franco-britannique.

Les Français “n’ont pas vocation à être les douaniers des Anglais” et “les accords du Touquet doivent être renégociés”, a-t-il poursuivi. Ce texte visant à entraver l’immigration illégale en Grande-Bretagne avait pourtant été signé par lui-même en 2003, lorsqu’il était ministre de l’intérieur.

“La question est d’éviter que la France ait des frontières qui soient des passoires et qu’on se trouve submergé”, a estimé l’ancien président français. Son déplacement à Calais, qui abrite le plus vaste camp de migrants en France, intervient quelques jours avant la visite attendue du président de la République François Hollande.

Eviter toute répartition

Le gouvernement français a promis le démantèlement prochain de la “Jungle” de Calais, où vivent entre 6900 et plus de 10’000 personnes selon diverses sources. L’Etat français souhaite répartir ces migrants dans des centres d’accueil dispersés dans toute la France.

“La question n’est pas de vider la Jungle et de la mettre dans mille, cent ou dix endroits ! Une fois la Jungle vidée, si les frontières restent des passoires, dans six mois je reviens à Calais et c’est la même chose”, a encore pronostiqué Nicolas Sarkozy.

La construction d’un mur “anti-intrusion”, conçu pour empêcher les migrants désireux de passer en Grande Bretagne d’accéder au port de Calais, a débuté mardi malgré les critiques le concernant.

En fin de journée, plusieurs centaines de migrants ont affronté CRS et policiers sur la rocade portuaire de Calais, où Nicolas Sarkozy a effectué dans la matinée sa visite de campagne, a-t-on appris de source policière. Les migrants ont tenté d’envahir la rocade qui mène au port et ont été repoussés par les CRS, qui ont utilisé des grenades lacrymogènes.

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