A Davos, Macron fait la promotion d’une France en mouvement
(Keystone-ATS) Emmanuel Macron a vanté mercredi une France en mouvement, décidée à accroître sa compétitivité, la prise de risque et l’innovation. “La France est de retour”, a-t-il lancé sous les applaudissements des grands patrons et dirigeants politiques réunis à Davos (GR).
Le président français a porté lors d’un discours, dont les vingt première minutes étaient en anglais, le message “France is back”. Il y a ajouté la dimension européenne: “France is back at the core of Europe” (La France est de retour au coeur de l’Europe).
“Il était interdit d’échouer en France et interdit de réussir”, a estimé le locataire de l’Elysée dans un discours au Forum économique mondial (WEF), lui qui veut encourager au contraire à “prendre des risques”.
Il a longuement détaillé les réformes engagées et celles qu’il compte mener – dont la baisse de l’impôt sur les sociétés à 25% et le prélèvement unique sur le capital. Il a ensuite dit son souhait qu’une avant-garde européenne aille de l’avant dans les prochaines années.
“Nouveau contrat mondial”
Passant au français, il a ensuite plaidé une économie réorientée pour enrayer le creusement des inégalités. Il a appelé à “un nouveau contrat mondial” face à une mondialisation “qui tire le monde vers le bas”. Sans quoi, a-t-il averti, “les extrémismes gagneront dans dix ou quinze ans dans tous les pays.”
Invitant les chefs d’entreprise et financiers présents à s’engager dans le combat pour un développement économique plus harmonieux, il a jugé que “vivre dans un monde darwinien n’est pas bon”.
Lutte contre l’évasion fiscale
“Personne ne pourra me soupçonner de ne pas être business friendly”, a dit l’ancien banquier, avant de plaider pour renforcer la coopération contre l’optimisation fiscale. Il a invité la Chine et les Etats-Unis à rejoindre les initiatives en cours et évoquant sur cette question les grands groupes du secteur du numérique.
Les gouvernements devraient eux avoir des “stratégies fiscales coordonnées au niveau international”, notamment pour taxer les géants du numérique “qui ne paient pas d’impôts”, a dit le président français.
Il s’est en outre dit favorable à ce que le Fonds monétaire international (FMI) puisse superviser l’ensemble du système financier mondial, y compris le secteur bancaire parallèle (shadow banking) et les cryptomonnaies.
Piques à Trump
A la veille de l’arrivée du président américain Donald Trump à Davos, il s’est permis de plaisanter en soulignant qu’aucune personnalité doutant du changement climatique n’avait été invitée cette année.
Comme la chancelière allemande Angela Merkel quelques heures plus tôt, il a plaidé pour le multilatéralisme, mis à mal par M. Trump et certains pays de plus en plus agressifs.
