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A Pompéi, un combat de gladiateurs sort de 20 siècles d’oubli

Face à face se trouvent un "mirmillon" et un "thrace", deux types de gladiateurs aux armures différentes, classiques adversaires des arènes de la Rome antique. Pompeii Archaeological Park sda-ats

(Keystone-ATS) Deux gladiateurs au terme d’un combat, l’un est victorieux et l’autre tombe, ensanglanté. Une nouvelle fresque a été découverte sur le site archéologique de Pompéi, a annoncé vendredi le ministère italien de la Culture.

Face à face se trouvent un “mirmillon” et un “thrace”, deux types de gladiateurs aux armures différentes, classiques adversaires des arènes de la Rome antique.

Le premier, gladium (courte épée romaine) et scutum (grand bouclier) en main porte un casque à large bord, le cimier et son panache de crin, tandis que le second, en position de perdant, bouclier tombé au sol a le corps recouvert de sang.

La fresque, en forme de trapèze et qui mesure environ 1,12 sur 1,5 mètre a été découverte lors de fouilles dans un antique sous-sol, situé à l’angle de la rue des Noces d’argent (vicolo delle Nozze d’Argento) et de la rue des Balcons (vicolo dei Balconi), deux des rues pavées de l’antique cité ensevelie.

“Mine inépuisable de connaissances”

Au-dessus de la fresque on peut voir ce qui correspond sans doute à l’empreinte de l’escalier de ce local qui devait être il y a vingt siècles une taverne avec, à l’étage supérieur, un logement occupé par les propriétaires, ou plus probablement, compte tenu de la présence de gladiateurs, par des prostituées, explique le ministère dans un communiqué.

“Il y a encore quelques années, le site de Pompéi était connu dans le monde pour son image négative : effondrements, grèves des employés et files de touristes sous le soleil”, a déclaré le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini.

“Aujourd’hui, c’est un site accueillant, avec des millions de touristes supplémentaires mais surtout un site à nouveau dédié à la recherche comme le prouvent les fouilles en cours. Cette nouvelle découverte montre que Pompéi est une mine inépuisable de connaissances pour les archéologues”, a-t-il ajouté.

Plutôt en automne?

Pour Massimo Osanna, directeur des fouilles, cité dans le communiqué, l’intérêt de la fresque réside dans “la représentation réaliste des blessures, comme celle du poignet et de la poitrine du gladiateur battu, qui laisse couler le sang et mouille ses jambières”.

“Nous ignorons l’issue du combat. Il pouvait y avoir la mort mais aussi la grâce, cette dernière étant suggérée par le geste de la main fait par le thrace comme pour implorer le salut”.

Site touristique parmi les plus visités d’Italie, l’antique cité romaine de Pompéi a été ensevelie par l’éruption du Vésuve en l’an 79. Si des écrits de Pline le Jeune datent la catastrophe au 24 août, de récentes fouillent la situent plutôt en automne de la même année.

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