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A Rome, le palais du Quirinal est désormais ouvert aux touristes

(Keystone-ATS) Palais des papes, des rois et des présidents, le Quirinal ouvre désormais ses portes au public. Au coeur de Rome, l’édifice a bien failli aussi être le palais de l’empereur Napoléon 1er.

“Le Quirinal, c’est un peu le rêve brisé de l’empereur”, explique à Louis Godart, conseiller pour la culture et le patrimoine auprès du président italien Sergio Mattarella. Ce palais, un des plus grands d’Europe, est aujourd’hui siège de la présidence italienne.

“Napoléon était obsédé par l’Antiquité romaine. Il s’identifiait à la grande dynastie des Césars et rêvait de créer en Europe un vaste espace de paix”, à l’image de la “Pax Romana”, imposée par le plus grand empire de l’Antiquité. Et le palais du Quirinal, situé sur la plus haute colline de Rome, devait naturellement être au centre de ce grand Empire napoléonien, explique M. Godart.

Napoléon n’a finalement jamais pu aller jusqu’au bout de son rêve. Et Rome n’a jamais accueilli son nouvel empereur, qui avait pourtant tout prévu pour son installation.

Pièces redessinées

Il avait ainsi confié à l’architecte Raffaele Stern le soin de redessiner plusieurs pièces de l’édifice. L’aile la plus ancienne (datant de 1587) devait abriter ses appartements et l’aile occidentale ceux de l’impératrice. Son bureau, attenant à celui occupé aujourd’hui par le président italien, domine la Ville Eternelle.

Au plafond, une fresque représente “Jules César dictant ses commentaires”, dont les traits rappellent fortement ceux de Napoléon. Juste à côté, une frise est réalisée pour symboliser son pouvoir sur Rome.

Elle représente l’entrée triomphale d’Alexandre le Grand à Babylone, accueilli à bras ouvert par le roi de Perse et sa famille. “C’est exactement la vision que Napoléon avait de sa propre entrée dans Rome”, explique M. Godart, auteur de plusieurs écrits sur l’empreinte napoléonienne au Quirinal.

Présence napoléonienne

Encore faut-il que le palais soit vide. Ce sera chose faite en 1809 avec l’arrestation du pape Pie VII par les Français. Il ne reviendra en son palais qu’en 1814, et laissera pratiquement intactes toutes les transformations que Napoléon y avait ordonnées.

Le palais comporte ainsi plusieurs salles où la présence napoléonienne est indéniable. Elles sont aujourd’hui de hauts lieux du pouvoir, comme le bureau du président italien ou la grande salle où chaque nouveau chef du gouvernement et ses ministres prêtent serment.

Siège de l’autorité

Et toutes ces pièces sont désormais accessibles au public, depuis la fin du mois de juin. Le président italien Sergio Mattarella a en effet décidé d’ouvrir son palais au public le plus large.

Le Quirinal est resté pendant des siècles, de 1587 à aujourd’hui, le seul apanage des papes, puis des rois d’Italie et enfin de ses présidents. “C’est le seul palais au monde qui, depuis près d’un demi-millénaire, a été le siège de l’autorité à travers tous les régimes”, explique le professeur Godart.

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