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Abus sexuels: “pas d’illusion” pour la présidente de MSF Suisse

La présidente de MSF Suisse ne peut pas dire pour le moment si un employé de la section suisse est concerné par des cas de violences sexuelles. MSF Suisse sda-ats

(Keystone-ATS) La présidente de MSF Suisse ne se fait pas “d’illusions” sur les difficultés des victimes de violences sexuelles liées à l’organisation humanitaire. La section suisse ne dit pas pour le moment si un de ses employés est concerné par les licenciements observés en 2017.

“Je serais surprise s’il n’y avait aucun membre du personnel de MSF Suisse” parmi les cas qui affectent l’organisation, a dit toutefois mardi devant quelques journalistes à Genève la nouvelle présidente Reveka Papadopoulou. Après les révélations liées à l’ONG Oxfam, Médecins Sans Frontières (MSF) avait elle-même dit la semaine dernière que près de 150 plaintes concernant ses employés étaient remontées en 2017 dans le monde.

Parmi elles, environ 25 cas de harcèlement ou violences sexuels sur le terrain avaient été constatés. Et 19 personnes ont été licenciées. Pour des raisons de confidentialité, aucun détail sur les missions ni sur les sections touchées n’est pour le moment divulgué. MSF est constituée de cinq entités opérationnelles autonomes, dont celle établie à Genève.

Par ailleurs, le président haïtien a affirmé vendredi dernier que près de 20 membres de MSF avaient été rapatriés depuis son pays pour des violences de ce type. L’organisation vérifie toujours ces allégations.

ONG “pas immunisées”

Mme Papadopoulou ajoute que “chaque accusation est prise extrêmement au sérieux” et que la priorité est mise sur les victimes. Un combat que l’organisation mène “depuis longtemps”, dit celle qui a plus de vingt ans d’ancienneté au sein de l’organisation.

“Les ONG ne sont pas immunisées contre les attitudes de la société”, ajoute-t-elle. Et d’admettre qu’il est difficile d’établir un environnement sûr pour les victimes.

MSF a décidé d’une politique ferme contre les abus sexuels. Des mécanismes ont été lancés depuis longtemps pour détecter des cas suspects. Elle souhaite les renforcer pour diminuer les obstacles à des indications sur les mauvaises attitudes de ses collaborateurs.

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