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Accrochages entre policiers et manifestants anti-racisme à Boston

Par leur nombre, les contre-manifestants ont noyé le rassemblement pour "la liberté d'expression". Les activistes d'extrême-droite ne dépassaient pas quelques dizaines de personnes, et leurs voix étaient couvertes par les cris de "Honte!" des manifestants antiracistes à proximité. KEYSTONE/AP/MICHAEL DWYER sda-ats

(Keystone-ATS) Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Boston pour dénoncer le racisme et l’extrême droite. Des accrochages ont eu lieu avec la police.

De nombreuses associations avaient appelé à une grande manifestation. Auparavant, un groupe, auquel promettaient de se joindre des conservateurs proches de l’extrême droite, avait appelé à un rassemblement dans le centre de Boston ce samedi, officiellement pour défendre la “liberté d’expression”. Cette expression est devenue le symbole de discours anti-politiquement correct et parfois raciste.

Par leur nombre, les contre-manifestants ont noyé le rassemblement pour “la liberté d’expression”. Les activistes d’extrême-droite ne dépassaient pas quelques dizaines de personnes, et leurs voix étaient couvertes par les cris de “Honte!” des manifestants antiracistes à proximité.

Manifestants et contre-manifestants ont été tenus séparés par les forces de l’ordre, pour éviter la répétition des violences du week-dernier à Charlottesville, en Virginie. Les représentants de l'”alt right” ont été confinés par la police dans un enclos dans le parc historique de Boston Common. Des barricades et des camions ont été placés autour du parc afin d’empêcher une attaque à la voiture bélier.

Manifestants arrêtés

Lorsque les milliers de manifestants – de 15’000 à 30’000 selon les médias locaux – dénonçant les “nazis” ou le “Ku Klux Klan” ont convergé dans le centre de Boston, à proximité du rassemblement pour la liberté d’expression, certains d’entre eux ont été violemment repoussés par les policiers. Ceux-ci les ont chargés en utilisant matraques et équipement anti-émeute, selon un photographe de l’AFP.

Certains manifestants ont pris des policiers à partie pour leur reprocher de défendre des “nazis”, selon ce photographe. Selon le journal Boston Globe, 20 manifestants ont été arrêtés. On ignorait s’il y avait eu des blessés. Le chef de la police municipale, William Evans, devait s’exprimer vers 22h30 (suisses).

Le président Donald Trump, fortement critiqué y compris dans son camp pour ne pas avoir dénoncé clairement les néo-nazis de Charlottesville, a réagi aux images de ces accrochages en tweetant: “Semble qu’il y ait beaucoup d’agitateurs anti-policiers à Boston. Les policiers ont l’air dur et compétent. Merci”.

Ces accrochages se sont produits alors que le rassemblement conservateur, auquel les autorités municipales avaient imposé des conditions très strictes et une durée limitée à deux heures, était déjà terminé. Les manifestants anti-racistes restaient encore présents dans les rues par milliers, même si après 15h00 locales (17h00 suisses), eux aussi se sont dispersés, selon le photographe de l’AFP.

Appels au calme

“Il est temps de faire quelque chose”, avait expliqué au début de la manifestation Katie Zipps, une manifestante venue de Malden, au nord de Boston. “On est là pour grossir le nombre de ceux qui résistent”.

La police et les autorités municipales avaient multiplié les appels au calme ces derniers jours, tant les manifestations de Charlottesville du week-end dernier ont créé un climat électrique aux Etats-Unis.

“Nous ne tolérerons aucune violence d’aucune sorte”, avait averti le maire de Boston, Marty Walsh, dans un tweet. “Je demande à tout le monde de rester pacifique et de respecter notre ville (…) Nous sommes unis contre l’intolérance”, avait-il ajouté.

La police avait également multiplié les avertissements aux manifestants sur les réseaux sociaux, en leur rappelant notamment que tout ce qui pourrait ressembler à une arme (bâton, pierre, etc…) était interdit.

Profonde indignation

A Charlottesville, une femme est morte et 19 personnes ont été blessées lors de heurts avec des militants néo-nazis, suscitant une profonde indignation alimentée par des réactions de Donald Trump jugées incendiaires par beaucoup, y compris côté républicain.

Le président américain a en effet renvoyé dos à dos les militants d’extrême droite et les contre-manifestants dénonçant le racisme.

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