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Action contre les banques: activistes libérés à Bâle et Zurich

Lundi, 83 activistes écologistes avaient bloqué les entrées des sièges de Credit Suisse à Zurich et d'UBS à Bâle (archives), KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS sda-ats

(Keystone-ATS) La police a remis en liberté mardi soir et mercredi la plupart des activistes écologistes qui avaient bloqué lundi les entrées des sièges de Credit Suisse à Zurich et d’UBS à Bâle. Au total, 83 personnes avaient été arrêtées.

A Zurich, la police avait interpellé 64 personnes de 15 à 65 ans. Trois adolescents ont été confiés à la Justice des mineurs.

Quatre activistes ont été libérés mardi soir. La procédure pénale qui les concerne se poursuit, indique le Ministère public zurichois.

Mercredi matin, 54 adultes ont été condamnés par ordonnance pénale, certains pour contrainte, d’autres pour effraction. Ils ont aussitôt été remis en liberté, précise le Ministère public. En outre, l’une des personnes libérées a vu son cas transféré à la justice de son canton.

Deux activistes en préventive

La procédure pénale suisse prévoit la possibilité de détenir des suspects durant 48 heures. Au-delà, ils doivent être libérés, à moins d’une demande de détention préventive.

Tel est, en l’occurrence, le cas de deux personnes qui restent donc en détention. Le Ministère public a demandé leur placement en préventive en raison d’un risque de collusion et de fuite.

Les 61 activistes interpellés lundi à Zurich sont 29 hommes et 32 femmes. 44 personnes sont de nationalité suisse. Onze sont allemandes, deux sont autrichiennes et deux autres sont françaises. Pour deux activistes, la nationalité reste inconnue.

Peu de Suisses à Bâle

A Bâle, les 19 personnes interpellées ont été soumises à un contrôle d’identité, indique le Ministère public de Bâle-Ville. L’autorité d’enquête a ouvert une procédure pénale pour contrainte, émeute, dommages à la propriété, effraction et empêchement d’accomplir un acte officiel. L’enquête est fastidieuse et se poursuit, précise le Ministère public.

La police de Bâle-Ville a toutefois procédé mardi soir aux premières libérations de suspects. Les autres activistes arrêtés devaient être remis en liberté avant la fin de la journée de mercredi, après de nouveaux interrogatoires.

Sur les 19 personnes – 12 hommes et 7 femmes – arrêtées devant le siège bâlois d’UBS, seuls deux sont domiciliées dans la région bâloise, ajoute le Ministère public. Cinq suspects sont suisses, neuf sont allemands, deux sont finlandais. La police a aussi enregistré une personne de nationalité américaine, une de nationalité autrichienne et une de nationalité grecque. Les suspects sont âgés de 19 à 37 ans.

Grévistes du climat solidaires

A travers leur action, les protestataires demandaient à la place financière suisse de ne plus investir dans le charbon, le pétrole et le gaz. Ils accusent les grandes banques suisses de financer des actions nuisibles pour le climat.

Les élèves du mouvement de la Grève du climat se disent “solidaires” avec les activistes interpellés. “Pour nous, chaque action de protestation contre des destructeurs du climat comme Credit Suisse et UBS est justifiée. écrivent-ils dans un texte publié mercredi par le Tages-Anzeiger.

Soutien de Greenpeace et Campax

Greenpeace s’est exprimé dans le même sens. Dans un communiqué, l’organisation de protection de l’environnement remercie les activistes “pour leur engagement courageux pour davantage de protection du climat et, ce faisant, pour un avenir valant la peine d’être vécu pour tous”.

L’organisation suisse Campax a lancé une collecte de dons pour aider les activistes condamnés à payer la sanction pécuniaire dont ils sont frappés. Ceux dont le casier judiciaire était vide jusqu’à présent doivent s’acquitter de 800 francs, précise Campax qui critique la “démesure” des sanctions et de la détention infligées “pour une action pacifique”.

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