Des perspectives suisses en 10 langues

Agriculture: étude choc sur la toxicité des OGM

(Keystone-ATS) Des tumeurs grosses comme des balles de ping-pong sur des rats nourris avec un maïs OGM du géant américain Monsanto: une étude de chercheurs français relance le débat sur les organismes génétiquement modifiés, au moment où la France se bat contre leur culture en Europe.

“Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leur impact sur la santé plus longuement et complètement que par les gouvernements et les industriels. Or les résultats sont alarmants”, a dit Gilles-Eric Séralini, professeur à l’université de Caen, pilote de l’étude.

Son équipe a suivi pendant deux ans un groupe de rats témoins ainsi que 200 rats qu’ils ont répartis en trois grands groupes. Le premier a été nourri avec un maïs OGM NK603 seul, le second avec ce maïs OGM traité au Roundup, herbicide le plus utilisé au monde, et le troisième avec du maïs non OGM traité avec cet herbicide.

Plantes à pesticides

“Les résultats révèlent des mortalités bien plus rapides et plus fortes au cours de la consommation de chacun des deux produits”, résume le chercheur, qui fait ou a fait partie de commissions officielles sur les OGM dans 30 pays.

L’étude est publiée par la revue “Food and Chemical Toxicology” qui a déjà publié des études de Monsanto sur la non toxicité des OGM. Elle inclut des images de rats nourri avec OGM avec des tumeurs plus grosses que des balles de ping-pong.

Si les chercheurs ont travaillé en même temps sur le maïs OGM NK603 et le Roundup, deux produits commercialisés par Monsanto, c’est que les OGM agricoles sont modifiés pour tolérer ou produire des pesticides: 100% des OGM cultivés à grande échelle en 2011 sont des plantes à pesticides, dit M. Séralini.

Quinze ans de commercialisation

“Le crime, c’est que ça n’ait pas été testé avant, que les autorités sanitaires n’aient pas exigé des tests plus longs alors qu’on est à 15 ans de commercialisation des OGM dans le monde”, a commenté M. Séralini. Selon lui, le NK603 n’avait jusqu’alors été testé que sur une période de trois mois et les tests pour autorisation sont fournis par les industriels.

Quelques heures après l’annonce de ces résultats, la Commission européenne a annoncé le gel de l’examen de la demande de renouvellement de l’autorisation de culture accordée à Monsanto pour l’OGM MON 810. Elle attend l’avis de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur l’étude.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision