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Alain Berset veut renforcer la visibilité du cinéma suisse

De gauche à droite: Ivo Kummer, chef de la section cinéma de l'Office fédéral de la culture (OFC), le conseiller fédéral Alain Berset, Isabelle Chassot, directrice de l'OFC. Conférence de presse pour la 68e édition du festival de Locarno, le 6 août 2015. KEYSTONE/URS FLUEELER sda-ats

(Keystone-ATS) A Locarno, Alain Berset a présenté ses mesures visant à améliorer la compétitivité du cinéma suisse à l’étranger. Lors du festival, le ministre de la Culture a aussi rappelé l’importance des langues nationales et sa volonté de promouvoir l’enseignement de l’italien.

Le cinéma suisse a engrangé de beaux succès en 2015. Certains titres comme “Heidi” ou “Une cloche pour Ursli” ont été appréciés des spectateurs suisses, mais aussi de plusieurs festivals de film internationaux.

Or il s’agit là de succès isolés, a regretté le conseiller fédéral Alain Berset, en conférence de presse jeudi à Locarno. La carrière internationale des films suisses est d’autant plus pénalisée que la Suisse est exclue des programmes de soutien européens depuis 2014, suite au vote du 9 février contre l’immigration de masse.

La Suisse comme lieu de tournage

Pour pallier ce manque de visibilité, le chef du DFI a annoncé sa volonté de promouvoir le cinéma suisse de manière plus ciblée. Dans le cadre du festival du film de Locarno, il a présenté diverses mesures visant à renforcer la présence du cinéma suisse, à favoriser son accès au marché international.

Le programme PICS (Programme de promotion de l’investissement dans la cinématographie en Suisse), entré en vigueur le 1er juillet 2016, comprend des accords de coproduction avec divers pays. Il veut inciter les réalisateurs étrangers à coproduire avec la Suisse, mais aussi à venir réaliser des tournages en terre helvétique.

Le chef de la section cinéma de l’Office fédéral de la culture (OFC), Ivo Kummer, s’est dit confiant dans l’efficacité de ces mesures. Le nombre de projets qui nous sont soumis, nous montre que nous sommes sur la bonne voie, a-t-il indiqué. Il faut toutefois compter deux à trois ans pour qu’un projet voie le jour, aussi faudra-t-il patienter quelque peu avant de tirer un vrai bilan.

Renforcer la présence internationale

L’OFC a également conclu un contrat de prestation avec Swiss Films, l’agence de promotion du cinéma suisse. Elle doit s’efforcer d’améliorer la visibilité des films suisses dans les festivals, mais aussi faciliter leur accès au marché international. Il s’agit d’une stratégie coordonnée, a relevé la directrice de l’OFC Isabelle Chassot.

Nous sommes toutefois exclus des programmes européens et il n’est pas possible de compenser entièrement les effets de cet isolement, a noté le ministre de la Culture. Aussi a-t-il exprimé le souhait, de concert avec Isabelle Chassot, de pouvoir réintégrer ces réseaux européens à court ou moyen terme.

Favoriser l’enseignement de l’italien

Alain Berset a également souligné l’importance qu’il accorde à l’enseignement des langues nationales. Le DFI a l’intention de promouvoir l’enseignement de l’italien hors des régions italophones et soutiendra divers projets à cet effet, tels que des programmes de développement de formations bilingues, ou encore des manifestations en lien avec la langue et la culture italienne.

Un pays qui se définit par son plurilinguisme, est tenu de cultiver ses langues nationales, a noté le conseiller fédéral. Ces langues ont donc toute leur place à l’école obligatoire, a-t-il insisté.

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