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Alain Juppé parraine François Fillon malgré la “tempête”

Alain Juppé avait fustigé lundi "l'obstination" du vainqueur de la primaire de novembre 2016. Malgré cela, il lui apporte son soutien formel par le parrainage. KEYSTONE/AP/BOB EDME sda-ats

(Keystone-ATS) Alain Juppé a annoncé vendredi qu’il apportait son parrainage à François Fillon, candidat de la droite et du centre à la présidentielle française. Le maire de Bordeaux a définitivement renoncé cette semaine à être candidat à la place de M. Fillon, en pleine tourmente.

Le candidat “officiel” est soutenu par la droite, mais toujours fragilisé par l’affaire des emplois potentiellement fictifs de membres de sa famille. “J’envoie ce matin mon parrainage à F. Fillon. Même simple passager, je ne quitte pas le navire dans la tempête”, a écrit le maire de Bordeaux sur Twitter.

Le parrainage d’Alain Juppé à François Fillon est surtout symbolique dans la mesure où ce dernier dispose déjà de plus de 500 parrainages d’élus, le seuil requis pour concourir à l’élection d’avril-mai.

Recoller les morceaux

Lundi, M. Juppé avait fustigé “l’obstination” du vainqueur de la primaire de novembre 2016, déterminé à poursuivre sa campagne en dépit d’une menace de mise en examen. Mais il avait précisé “une fois pour toutes” qu’il ne souhaitait pas prendre la relève.

Cette annonce a contribué à mettre fin aux spéculations sur un éventuel retrait de François Fillon, à qui de nombreux cadres des Républicains avaient tournée le dos en fin de semaine dernière.

“Merci à Alain Juppé de son soutien clair et de son élégance. C’est tous ensemble que nous redresserons le pays”, a répondu sur Twitter le candidat, qui a réservé la part belle aux “sarkozystes” dans son nouvel organigramme de campagne.

Désormais, tout l’enjeu pour le candidat désigné est de réussir à recoller les morceaux épars de la droite afin d’éviter qu’une partie des proches et sympathisants d’Alain Juppé ne soient tentés par Emmanuel Macron.

Sept candidats

Marine Le Pen et le souverainiste François Asselineau disposent de 500 parrainages d’élus, le minimum requis pour concourir à la présidentielle d’avril-mai, selon le dernier décompte publié vendredi par le Conseil constitutionnel.

En y ajoutant François Fillon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Nicolas Dupont-Aignan et Nathalie Arthaud, qui avaient déjà franchi ce seuil, sept candidats ont désormais le nombre total de signatures nécessaire.

Le cap des 500 n’est toutefois pas une garantie certaine de pouvoir se qualifier puisque les formulaires doivent notamment provenir d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer pour être validés par le Conseil.

Marine Le Pen, présidente du Front national (FN), totalise 577 signatures. François Asselineau, qui se dit favorable à une sortie de la France de l’Union européenne, de la zone euro et de l’Otan, en a 524.

Les autres candidats, parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon (432) et Philippe Poutou (245), déjà en lice en 2012, ont jusqu’au vendredi 17 mars pour toucher au but.

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