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Alerte aux éboulements sur le Mont-Blanc

(Keystone-ATS) De fortes chaleurs entraînant des risques d’éboulements: l’ascension du Mont-Blanc par sa voie normale, qu’empruntent chaque été des milliers d’alpinistes, est “fortement déconseillée”. Les compagnies de guides ont suspendu les ascensions par cet itinéraire.

La préfecture et la mairie de Saint-Gervais-les-Bains, qui compte une partie du Mont-Blanc sur son territoire, ont fermement mis en garde les alpinistes vendredi face aux “importantes chutes de pierres” qui se produisent dans le couloir du Goûter depuis quelques jours”

Ce passage, aussi surnommé “couloir de la mort”, y est régulièrement exposé. Entre 1990 et 2011, 74 alpinistes y sont morts, selon les chiffres de la gendarmerie. Le phénomène s’accentue en période de canicule, quand la neige et la glace fondent et que plus rien ne retient les rochers.

“Dans le couloir du Goûter, il n’y a plus de neige”, explique Jean-Christophe Beche, président de l’office de haute montagne de Chamonix. Situé sur la voie d’ascension la plus fréquentée du Mont-Blanc, dite “voie normale” ou “voie royale”, ce couloir voit passer 17’000 alpinistes par été (à la montée ou à la descente), selon une étude de la fondation Petzl menée à l’été 2011.

Même la nuit

Pour limiter les accidents, un câble fixe installé à 3300 mètres d’altitude permet aux alpinistes de traverser le couloir avec plus de sécurité. Et la traversée est déconseillée entre 11H00 et 13H30, les heures les plus chaudes et donc les plus propices aux chutes de pierres.

Mais jeudi, un alpiniste a été emporté par un éboulement à 04H30 du matin, heure à laquelle les chutes de pierres sont d’habitude rares en raison du regel nocturne.

Il faut ces derniers jours grimper à plus de 4400 mètres d’altitude pour trouver des températures négatives, même la nuit. La semaine dernière, il fallait même atteindre 4900 mètres d’altitude, soit au-dessus du sommet du Mont-Blanc, qui culmine à 4810 mètres.

Autres voies possibles

Face à cette situation critique, les compagnies des guides de Saint-Gervais et de Chamonix ont suspendu les ascensions du Mont-Blanc par la voie normale, malgré les importants revenus générés par cette course, la plus demandée dans la région.

L’ascension du Toit de l’Europe est toujours possible par d’autres voies ou par le versant italien, des itinéraires moins empruntés et plus difficiles.

La voie du Goûter n’est pas formellement interdite aux alpinistes amateurs et aux centaines de guides n’appartenant pas aux compagnies locales. Mais les gendarmes seront chargés dans les prochains jours de “dissuader” les candidats. Un tel dispositif avait déjà été instauré durant les étés 2003, 2006 et 2012.

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