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Allemagne: accord de gouvernement trouvé entre la CDU-CSU et le SPD

Les ultimes négociations-marathons avaient débuté mardi matin et ont duré jusqu'à mercredi matin. KEYSTONE/EPA/OMER MESSINGER sda-ats

(Keystone-ATS) Angela Merkel se dirige vers un quatrième mandat de chancelière en Allemagne grâce à un accord de gouvernement conclu mercredi entre son parti conservateur et les sociaux-démocrates après plus de quatre mois d’impasse politique, ont annoncé plusieurs médias.

La télévision publique ARD, le site internet du magazine de référence Der Spiegel et le quotidien Bild ont tous fait état d’un “accord sur un contrat de coalition” entre les deux camps. D’autres ont précisé que certains détails restaient à régler. Une confirmation officielle devrait intervenir ultérieurement.

D’après Bild, les conservateurs de la CDU vont obtenir les ministères de l’Economie et de la Défense, tandis que le portefeuille de l’Intérieur sera confié à Horst Seehofer, dirigeant de la CSU, l’alliée bavaroise de la CDU, et partisan d’une politique de fermeté sur l’immigration. Les sociaux-démocrates occuperont quant à eux les ministères des Affaires étrangères, des Finances et du Travail, a-t-on appris de source participant aux discussions.

Ce compromis obtenu dans la douleur après des semaines de tractations et un dernier round de 24 heures de négociations sans interruption, reste toutefois encore suspendu à un vote des militants du parti social-démocrate (SPD) prévu dans les semaines à venir. L’issue de cette consultation reste incertaine et ses résultats ne devraient être annoncés que dans les premiers jours de mars.

Dos au mur

Angela Merkel n’avait plus droit à l’erreur pour rester au pouvoir. Les élections législatives de septembre, marquées par un repli des partis traditionnels et une percée de l’extrême droite, n’ont pas permis de dégager une majorité claire à la chambre des députés.

Après un premier échec pour former une coalition hétéroclite avec les Libéraux et les écologistes en novembre, la chancelière, réduite à gérer les affaires courantes depuis octobre et qui a vu son étoile pâlir sur la scène internationale, était dans l’obligation de s’entendre avec le SPD, avec qui elle discutait depuis début janvier.

Les discussions ont longtemps buté sur le niveau des dépenses militaires mais surtout sur la réforme de l’assurance-maladie en Allemagne, pour réduire les inégalités entre médecine publique et privée, et le marché du travail.

Le projet de contrat de coalition, dont l’AFP a obtenu copie, prévoit que le prochain mandat de quatre ans de la chancelière soit placé sous le signe de la relance de l’Europe, au diapason des priorités du chef de l’Etat français Emmanuel Macron. Il accepte prudemment l’idée française d’un budget d’investissement pour la zone euro et d’une meileure protection des pays membres face aux crises financières.

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