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Amnistie pour une quarantaine de prisonniers politiques en Birmanie

Pendant la dictature militaire qui a duré près de 50 ans, des centaines de dissidents ont été emprisonnés, notamment de nombreux membres de la Ligue nationale pour la démocratie maintenant au pouvoir (archives). KEYSTONE/EPA/NYEIN CHAN NAING sda-ats

(Keystone-ATS) Une quarantaine de prisonniers politiques birmans ont été libérés de prison mercredi par les autorités. Celles-ci avaient déjà amnistié plusieurs dizaines de personnes après l’arrivée historique au pouvoir du parti d’Aung San Suu Kyi.

Ces prisonniers politiques faisaient partie d’un groupe comptant au total 186 Birmans et 73 étrangers qui ont été relâchés, d’après une liste publiée mardi soir par le bureau du président. Depuis l’auto-dissolution de la junte en 2011, plus d’un millier de prisonniers ont été libérés, dont plusieurs centaines sous le nouveau gouvernement depuis 2016.

Pendant la dictature militaire qui a duré près de 50 ans, des centaines de dissidents ont été emprisonnés, notamment de nombreux membres de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) maintenant au pouvoir. Aung San Suu Kyi, aujourd’hui de facto cheffe du gouvernement, a elle-même passé près de 15 années en résidence surveillée.

Parmi les prisonniers libérés mercredi, se trouvaient deux militants interconfessionnels qui avaient lancé une campagne contre la montée de l’extrémisme bouddhiste dans le pays.

L’armée, principal obstacle

“Je suis très heureux, mais ils n’auraient pas dû aller en prison du tout”, a déclaré Harry Myo Lin, directeur de The Seagull, un groupe de défense des droits de l’homme birman, venu à la rencontre des militants à leur sortie de prison.

Une centaine de prisonniers politiques seraient toujours derrière les barreaux en Birmanie, tandis que plus de 200 sont en attente de jugement, selon le responsable de l’Association d’aide aux prisonniers politiques.

Pour Harry Myo Lin, l’armée reste le principal obstacle. “L’une des difficultés dans le pays, c’est que le gouvernement n’a pas le contrôle du ministère de l’Intérieur. Et le pouvoir judiciaire n’est pas aussi dépendant qu’il le devrait”, a-t-il précisé à l’AFP.

En vertu d’une Constitution héritée de la junte, l’armée a en effet toujours la main sur un quart des sièges du Parlement via des députés non-élus et est à la tête de trois ministères incontournables: l’Intérieur, les Frontières et la Défense.

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