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Anderson sort vainqueur d’une interminable demi-finale

(Keystone-ATS) 6h35 de jeu: c’est le temps qu’il a fallu à Kevin Anderson pour se qualifier face à John Isner pour la finale de Wimbledon à l’issue d’un match remporté 7-6 (8/6) 6-7 (5/7) 6-7 (9/11) 6-4 et… 26-24.

Il s’agit du troisième match le plus long de l’histoire, juste derrière la partie entre Leonardo Mayer et Joao Souza en Coupe Davis en 2015 (6h42). Mais à bonne distance toutefois du match de tous les superlatifs, qui avait déjà eu Wimbledon comme théâtre en 2010 et John Isner comme personnage principal, lui qui s’était imposé 70-68 au 5e set face à Nicolas Mahut après 11h05 de jeu, réparties sur trois jours.

Mais cette fois-ci, John Isner (no 9) n’a pas eu le dernier mot face à Kevin Anderson (no 8). Tombeur au tour précédent de Roger Federer, après déjà un match marathon (13-11 au 5e set), le Sud-Africain s’est offert vendredi sa 300e victoire sur le circuit, et surtout sa deuxième finale en Grand Chelem, 10 mois après celle perdue à l’US Open contre Rafael Nadal. Un Espagnol qu’il pourrait d’ailleurs retrouver dimanche, si celui-ci écarte Novak Djokovic dans l’autre demi-finale.

Comme attendu (et redouté), cette partie entre deux “géants” – 2m03 pour Anderson, 2m08 pour Isner – s’est résumée à un duel de serveurs. Et si les échanges ont été rares, cela n’a pas été le cas des aces: 49 pour le Sud-Africain, 53 pour l’Amércain, sans compter les innombrables services gagnants.

Peu attrayante sur le plan du jeu, cette demi-finale a valu par son suspense et sa dramaturgie. Les deux hommes sont allés au bout de leurs forces, physiques comme mentales. Et au final, c’est le joueur le plus complet et le plus entreprenant qui l’a emporté.

Reste que Kevin Anderson aurait pu s’épargner de jouer les prolongations, s’il avait su saisir les quelques ouvertures qui se sont offertes à lui. Notamment dans la cinquième manche, dans laquelle il s’est approché plusieurs fois du break, sans parvenir à porter l’estocade.

A sa décharge, John Isner s’est montré remarquable de résistance. Menacé par une balle de break à 7-7, 10-10 puis à deux reprises à 17-17, l’Américain a fait ce qu’il sait faire: lâcher un ace, qui lui a permis d’écarter trois de ces quatre balles de break.

Kevin Anderson est toutefois parvenu à le faire plier 24-24, grâce notamment à un point rocambolesque, durant lequel il a chuté, frappé la balle de la main gauche (il est droitier) avant de l’emporter. Le break enfin en poche, le natif de Johannesbourg n’a pas craqué sur le jeu suivant, bouclant (enfin) la partie sur sa première balle de match après une ultime faute de John Isner.

Pour Kevin Anderson, il faut désormais récupérer avant la finale de dimanche, ce qui ne sera pas chose aisée. Mais davantage la fatigue, c’est le calibre de son futur adversaire qui doit inquiéter le Sud-Africain. Et c’est quasiment une mission impossible qu’il se verra proposer face à Rafale Nadal ou Novak Djokovic. On rappellera d’ailleurs qu’il était passé à côté de sa finale en septembre dernier à l’US Open, où il n’avait pas fait le poids contre Nadal (6-3 6-3 6-4).

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