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Appel aux dirigeants politiques pour lutter contre le racisme

Les flux de migration vers l'Europe influencent aussi le débat public. Ici une manifestation pour que les renvois Dublin cessent (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Les préjugés et actes racistes se multiplient et un climat de rejet s’installe: à l’occasion de la journée internationale contre le racisme, les organisations appellent les dirigeants politiques à lutter contre ce phénomène, qui prend aussi de l’ampleur sur Internet.

La parole politique peut être un puissant levier pour combattre les discriminations, souligne mardi la Commission fédérale contre le racisme dans un communiqué. Des incidents racistes, notamment sur les réseaux sociaux, sont signalés quotidiennement, relèvent de leur côté la Fondation contre le racisme et l’antisémitisme et la Société pour les minorités en Suisse.

Ces plaintes ne sont que la pointe de l’iceberg, elles ne figurent pas dans les statistiques, soulignent ces deux organisations. En 2016, elles ont enregistré 42 incidents racistes.

Même si le nombre d’actes de ce type n’a pas augmenté au regard de 2015, les chiffres officieux sont importants. “La peur des victimes de signaler un incident est souvent supérieure à la volonté de voir les responsables punis”.

Rassemblements néonazis

Autre phénomène qui inquiète ces deux organisations: les rencontres d’extrême-droite, comme les concerts “néonazis” organisés récemment dans différents lieux en Suisse.

Parmi les incidents racistes recensés, vingt-cinq d’entre eux étaient des manifestations xénophobes, du racisme verbal dans l’espace public et des rassemblements d’extrême-droite. Les sites internet propageant de fausses nouvelles prolifèrent également, observe la Commission fédérale contre le racisme.

Avec les mouvements de migration vers l’Europe et les menaces terroristes, la peur de l’étranger et les ressentiments xénophobes sont très présents sur les réseaux sociaux ou dans des articles publiés en ligne.

Le poids des mots

Or ces dérives ne sont pas une fatalité, rappelle la Commission, présidée par Martine Brunschwig Graf. Les autorités doivent rappeler la nécessité de respecter les droits fondamentaux, notamment celui d’être protégé contre le racisme et la discrimination.

“Les partis politiques devraient intégrer dans leur programme la défense de ces droits et se positionner clairement en faveur du respect de la dignité humaine en toutes circonstances”, poursuit-elle.

Et de rappeler l’importance du choix des mots. “Les propos discriminants, les illustrations stigmatisantes, les discours prônant insidieusement le rejet de l’autre n’ont pas leur place dans notre système démocratique”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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