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Après les déclarations de Kerry, al-Assad attend des actes

(Keystone-ATS) Le président syrien Bachar al-Assad a répliqué lundi à John Kerry en affirmant que son avenir dépendait uniquement du peuple syrien et que les déclarations venues de l’extérieur ne le regardaient pas. Les pays du Golfe se montraient eux inquiets au lendemain des propos du secrétaire d’Etat américain.

Dans un entretien accordé dimanche à CBS alors que le conflit syrien entrait dans sa cinquième année, le chef de la diplomatie américaine a déclaré que les Etats-Unis devraient “au final” négocier avec “le régime al-Assad” pour une transition politique en Syrie.

John Kerry a ajouté que les Etats-Unis et d’autres pays, qu’il n’a pas nommés, s’efforçaient de relancer le processus diplomatique pour mettre fin à la guerre en Syrie. Le conflit a fait plus de 200’000 morts et 3,8 millions de réfugiés.

En Turquie, le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a tenu à souligner que “le régime d’Assad est la cause de tous les problèmes en Syrie”.

Les pays du Golfe inquiets

Dans les pays du Golfe, les propos de John Kerry suscitent des inquiétudes. S’il n’y pas eu de réaction officielle à Ryad, des spécialistes saoudiens proches de la famille royale et des dignitaires sunnites ont fait part de leurs préoccupations.

“Bachar n’a plus de légitimité après avoir massacré son peuple et jeté sur les routes onze millions de personnes. Comment pourrait-on discuter avec lui et le laisser au pouvoir ?”, s’est interrogé Abdoulaziz al-Saguer, directeur du Gulf Research Centre (GRC), groupe de réflexion basé à Djeddah et à Genève.

Bachar al-Assad a déclaré que tout changement de l’attitude internationale à l’égard de la situation en Syrie serait positif. Mais il a également réaffirmé que les pays devaient mettre fin au soutien aux “groupes terroristes”, l’expression qu’utilise Damas pour désigner les insurgés.

Invitation russe

De son côté, la Russie a invité de son côté le médiateur des Nations unies sur la Syrie, Staffan de Mistura, à participer à une deuxième série de pourparlers début avril à Moscou entre des personnalités de l’opposition syrienne et du gouvernement de Damas, rapporte lundi l’agence de presse Interfax.

La première série de discussions dans la capitale russe a été boudée par les principaux groupes de l’opposition syrienne, qui réclament le départ du président Bachar al-Assad.

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