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Armada pro-Brexit, Cameron menace d’une cure d’austérité

Le musicien de rock Bob Geldof avec des partisans du maintien dans l'UE dans une contre manifestation aux tenants de la séparation de la Grande-Bretagne d'avec les 28. KEYSTONE/EPA/FACUNDO ARRIZABALAGA sda-ats

(Keystone-ATS) A huit jours du référendum sur la place du Royaume-Uni dans l’UE, une armada de pêcheurs a remonté mercredi la Tamise pour vanter le Brexit. Les chances de victoire de cette option ont poussé le Premier ministre David Cameron à menacer d’une nouvelle cure d’austérité.

La flottille d’une vingtaine de bateaux, dont nombre de chalutiers, est partie au petit matin avant d’arriver à Londres aux environs de 11h00, où elle a été rejointe par Nigel Farage, le chef du parti europhobe et anti-immigration Ukip.

L’initiative visait à dénoncer les difficultés des pêcheurs britanniques en les mettant sur le compte des quotas de pêche fixés par Bruxelles. “La seule solution, c’est le Brexit”, pouvait-on lire sur les pancartes arborées par les participants.

A un peu plus d’une semaine du référendum du 23 juin sur l’UE, les partisans du Brexit ont le vent en poupe après une série de sondages en leur faveur, même si le dernier en date, de l’institut ComRes, redonnait une avance d’un point au maintien (46%).

Nouvelles mises en garde

Effrayés par la perspective d’une sortie du giron européen, et même “paniqués” selon une partie de la presse britannique, les partisans du statu quo, menés par le Premier ministre conservateur David Cameron, ont lancé mercredi de nouvelles mises en garde contre les conséquences économiques d’une rupture avec l’Union.

Le ministre des Finances George Osborne a ainsi affirmé qu’une sortie pourrait déclencher la mise en place d’un “budget d’urgence” qui entraînerait hausses d’impôts et réduction des dépenses pour compenser un trou de 30 milliards de livres (41 milliards de francs).

Les écoles, les hôpitaux et l’armée verraient leurs financements se réduire, a prévenu M. Osborne. “Quitter l’UE toucherait les investissements, nuirait aux familles et à l’économie britannique”, a-t-il averti.

“Il y aura un trou dans nos finances si nous quittons l’UE”, a renchéri M. Cameron sur son compte Twitter. “Cela signifie des impôts plus lourds, des coupes budgétaires, plus d’emprunts”, a ajouté le chef de l’exécutif, déjà accusé par ses opposants de mener une politique d’austérité au détriment des revenus les plus faibles.

Frictions attisées

L’avertissement a aussitôt suscité l’ire du camp pro-Brexit et attisé les frictions au sein d’un parti conservateur profondément divisé entre partisans et opposants au maintien dans l’UE.

Échaudé par l’annonce de M. Osborne, un groupe de 57 députés conservateurs pro-Brexit l’a accusé d’avoir ourdi un budget de “punition” en cas de sortie du bloc des 28, prévenant qu’ils s’y opposeraient. Avant de signifier au ministre des Finances que son avenir au sein du gouvernement pourrait être compromis en cas de Brexit.

Projet de sortie

Au budget de M. Osborne, les pro-Brexit devaient opposer mercredi leur projet de sortie de l’Union promettant notamment de rediriger la contribution britannique à l’UE vers le système de santé public (NHS), menacé par les déficits.

Angoissées par la perspective d’un Brexit, les Bourses mondiales avaient chuté mardi, mais reprenaient des couleurs mercredi matin, les investisseurs se montrant un peu plus optimistes sur l’issue du référendum.

“Si vous pensez que le niveau de volatilité sur les marchés est actuellement élevé, cela va devenir bien pire si le Royaume-Uni décide de voter pour un Brexit la semaine prochaine”, a souligné Andrew Edwards, directeur du courtier ETX Capital.

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