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Athènes taxée de mauvais élève par les ministres de la zone euro

(Keystone-ATS) Les discussions des ministres des Finances de la zone euro sur la Grèce ont duré moins de deux heures lundi à Bruxelles. Si le gouvernement grec s’est immédiatement félicité du résultat “positif” de cette réunion, une source européenne a indiqué que les débats ont été rapides car “les Grecs n’ont pas fait leurs devoirs”.

La Grèce et des experts de l’UE, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) vont entamer ce mercredi des discussions techniques sur les réformes qu’Athènes doit mener pour obtenir un financement supplémentaire, ont annoncé lundi des responsables européens à l’issue de cette réunion.

Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a précisé que les pourparlers auraient lieu à Bruxelles, mais que des experts se rendraient dans le même temps à Athènes. Soucieux de montrer à ses électeurs qu’il ne compose plus avec la “troïka” des créanciers internationaux, le gouvernement de la gauche anti-austérité d’Alexis Tsipras aurait souhaité éviter de telles discussions sur son sol.

“Indice positif”

Le gouvernement grec s’est toutefois félicité d’un “indice positif pour qu’il y ait un assouplissement de la position de la BCE vis-à-vis de la Grèce”.

Il a fait référence au fait que les banques grecques ne peuvent plus se refinancer auprès de la BCE depuis qu’Athènes refuse de poursuivre en l’état le programme de renflouement international.

Le Conseil des gouverneurs de la BCE doit d’ailleurs tenir jeudi une téléconférence pour aborder la question d’une prolongation du programme de fourniture de liquidité d’urgence (ELA) aux banques grecques, a déclaré lundi une source proche du dossier.

Situation “serrée”

La Grèce devrait quoiqu’il en soit pouvoir répondre à ses besoins de financement en mars, qui s’élèvent à environ 2 milliards d’euros (2,1 milliards de francs). Mais la situation est “extrêmement serrée” et “on ne pourra pas attendre fin avril pour une décision sur le déblocage de l’aide”, a indiqué une source européenne.

En vertu de l’accord trouvé fin février, la Grèce doit plancher sur une liste de réformes qui doit ensuite être “précisée et validée” par ses créanciers (UE, BCE et FMI) d’ici fin avril, afin d’obtenir l’aide restée en suspens depuis des mois, soit quelque 7 milliards d’euros (7,5 milliards de francs).

Liste enrichie

Le gouvernement d’Alexis Tsipras a fait parvenir en fin de semaine dernière la liste détaillée des réformes qu’il entend mettre en oeuvre en priorité. Il a en outre fait savoir qu’il s’apprêtait à “enrichir” sa liste de réformes. Il a notamment l’intention d’introduire “la possibilité de déclarations fiscales pour les années précédentes sans imposer des amendes aux contribuables comme le prévoit la loi actuelle” et “d’inciter les citoyens à demander des reçus lors de leurs transactions” pour lutter contre la fraude.

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