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Attentats de Boston: la parole passe à la défense

(Keystone-ATS) L’accusation a achevé lundi sa présentation dans le procès des attentats du marathon de Boston, après l’audition de 92 témoins et des images parfois insoutenables. Elle a cédé la place à la défense.

Djokhar Tsarnaev, 21 ans, jeune musulman d’origine tchétchène, est jugé depuis le 4 mars au tribunal fédéral de Boston. Il risque la peine de mort pour ces attentats qui avaient fait trois morts et 264 blessés lorsque deux bombes artisanales avaient explosé près de la ligne d’arrivée du célèbre marathon de Boston le 15 avril 2013.

Après quatre semaines de présentation, l’accusation a conclu lundi avec le témoignage d’un médecin légiste, Henry Nields, qui a raconté avec des détails parfois insoutenables les blessures mortelles de la plus jeune des victimes, Martin Richard, huit ans.

Les vêtements maculés de sang du petit garçon ont également été montrés aux jurés, dont certains n’ont pas pu retenir leurs larmes. Des photos ont également été présentées, dont l’une montrant la famille Richard juste devant Djokhar Tsarnaev près de la ligne d’arrivée du marathon.

Meurtrier de sang froid

Dès le début du procès, vu la quantité d’éléments à charge fournis notamment par les caméras de surveillance, la défense a reconnu l’implication de Tsarnaev dans les attentats. Son avocate Judy Clarke a toutefois affirmé que le jeune étudiant était sous la coupe de son frère aîné Tamerlan, 26 ans.

“C’était Tamerlan Tsarnaev qui s’était auto-radicalisé. C’était Djokhar qui suivait”, avait-elle dit le 4 mars. Tamerlan, qui avait construit et déposé les bombes avec son cadet, était décédé trois jours après les attentats lors d’une confrontation armée avec la police.

Mais en quatre semaines, les procureurs ont à l’inverse dressé le portrait d’un jeune meurtrier de sang froid: étudiant décontracté, fumeur occasionnel de marijuana, qui avait échoué à plusieurs de ses examens et était devenu un avide lecteur de contenus islamistes, retrouvés dans son ordinateur.

Imperturbable

Djokhar Tsarnaev est resté impénétrable lundi, comme depuis le début du procès. Il est aussi accusé d’avoir tué un policier en faction dans sa voiture sur le campus du Massachusetts Institute of Technology (MIT) pour essayer de lui voler son arme trois jours après les attentats.

Si les jurés le reconnaissent coupable, une deuxième phase du procès commencera alors. Les jurés devront ensuite décider entre peine de mort et réclusion à perpétuité.

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