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Attentats en France: deux enseignants suspendus après des dérapages

(Keystone-ATS) Deux enseignants ont été suspendus en France pour des dérapages verbaux devant leurs classes sur les attentats djihadistes de Paris. Une enquête judiciaire a été ouverte dans un cas où leur réalité a été remise en cause, selon des sources concordantes.

Un centre de formation professionnelle de Bobigny, dans la banlieue nord-est de Paris, a suspendu vendredi une enseignante qui, dans un débat avec ses élèves, avait repris à son compte la théorie du complot, a-t-on appris vendredi auprès de sa direction.

Enregistrée à son insu par une élève, l’enseignante avait évoqué entre autres le “soi-disant flic qui a été tué”, en référence à Ahmed Merabet, policier abattu après l’attaque du journal satirique “Charlie Hebdo”.

Au cours d’un échange confus avec certains élèves qui tentaient de justifier les attentats, elle avait ajouté: “Vous pouvez vous battre pour deux raisons: tu peux tuer quelqu’un pour défendre ta religion, cela, c’est vrai, et tu peux tuer quelqu’un pour ta famille”, selon cet enregistrement révélé par le quotidien “Le Monde”.

Mahomet nu

Convoquée par sa hiérarchie, l’enseignante a affirmé qu’elle n’avait fait que “reprendre des propos lus sur Internet”, selon la direction de l’établissement. L’enseignante a été mise à pied en attendant un conseil de discipline.

Une enquête judiciaire a été ouverte par les autorités locales, alors que le gouvernement français a donné consigne aux magistrats de poursuivre avec “rigueur” et “fermeté” les discours pouvant relever de l’apologie du terrorisme.

En Alsace (est), un professeur d’un collège de Mulhouse a pour sa part été suspendu quatre mois, après un échange violent avec ses élèves au sujet des caricatures de “Charlie Hebdo”, au lendemain de l’attentat contre l’hebdomadaire.

Selon le rectorat de Strasbourg, l’homme aurait présenté des caricatures de Mahomet dont l’une représentait le prophète nu et répondu à un élève qui se montrait gêné: “Tu regardes cela et après tu peux sortir ta Kalachnikov pour m’assassiner”.

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