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Au Bangladesh, la course contre la montre pour anticiper la mousson

Un camp de réfugiés à Cox's Bazar. Les collines, sur lesquelles les abris ont été construits, étaient encore couvertes de forêts il y a un an. Elles sont désormais complètement dénudées et plus rien ne les tient. KEYSTONE/EPA/ABIR ABDULLAH sda-ats

(Keystone-ATS) Dans les camps bangladais de réfugiés de Cox’s Bazar, les organisations d’entraide s’activent pour protéger de la mousson les Rohingyas ayant fui la Birmanie. Mais le temps manque. “C’est une véritable course contre la montre”, assure Fabrice Boulé de Caritas Suisse.

“La mousson peut arriver d’un moment à l’autre. Et avec elle des tempêtes et des cyclones qui provoqueront inévitablement des inondations, des coulées de boue et des glissements de terrain”, explique à l’ats le responsable de la communication chez Caritas Suisse pour la Suisse romande, qui est actuellement sur place.

En cause: le terrain mouvant sur lequel se situe le camp. “Les collines, sur lesquelles les abris ont été construits, étaient encore couvertes de forêts il y a un an. Elles sont désormais complètement dénudées et plus rien ne les tient”, explique-t-il.

Assainir le site

Pour protéger les quelque 100’000 personnes exposées à de tels risques, les organisations d’entraide agissent sur plusieurs fronts. “Nous distribuons du matériel de construction pour consolider ou même reconstruire les abris, car certains ont déjà été fortement endommagés par des vents violents, alors même que la mousson n’a pas encore commencé”.

Caritas Suisse et son partenaire local Caritas Bangladesh accomplissent également un important travail dans le domaine de l’assainissement du site à travers la construction de latrines, de puits et de fontaines. “L’objectif est d’éviter le mélange des eaux usées avec les eaux potables, et ainsi une propagation des épidémies, notamment le choléra.”

Un but qui n’est pas simple à atteindre. “Les installations sanitaires sont clairement insuffisantes et les habitants du camp défèquent parfois à ciel ouvert. Avec les fortes pluies à venir, le risque de contamination est grand”, souligne M. Boulé.

Programme de relocalisation

Malgré toutes ces mesures, le responsable de Caritas Suisse a l’impression que le fond du problème demeure. “Le principal souci est l’instabilité du terrain. Il faudrait surtout déplacer les personnes vivant dans des zones à risque.”

“Un programme de relocalisation vers des zones plus sûres existe d’ailleurs. Pour pallier le manque de place, des bulldozers sont actuellement en train de défricher les pourtours du camp. Mais nous n’arrivons pas à couvrir tout le monde”, explique M. Boulé qui précise que seulement 30’000 Rohingyas devraient être déplacés d’ici le 15 juin.

Les moussons sont parfois très violentes au Bangladesh et dans la région. En 1991, 20’000 personnes avaient été contaminées par des maladies transmises par l’eau, suite aux inondations provoquées par la mousson, selon des chiffres officiels. Parmi elles, plus de 300 personnes en sont mortes.

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